Friday, August 30, 2024

Expérimentation narrative II

 






Ce n’était pas férié ce jour-là, et au milieu de l’après-midi, Prométhée est sorti pour se balader. Avez-vous dit sortir au milieu de l’après-midi… d’un vendredi ? Oui, c’était exactement ce qu’il avait fait. Il y avait quelques papiers sur la table et quelques messages dans la boîte électronique. D’ailleurs, ils arrivaient tout le temps. C’est-à-dire, laisser la table du bureau ne paraissait pas être une bonne idée, une fois que les indices étaient évidents : des papiers et encore des papiers, des messages électroniques et des projets en cours étaient les pistes suffisantes et incontournables indiquant qu’il y avait du travail jusqu’au cou. Ce n'était pas mal de travailler à chaque projet, chacun d'entre eux était unique et il y avait des différences entre eux. Malgré cela, il était nécessaire de faire beaucoup d’efforts pour mettre en pratique l’inventivité aussi bien que trouver les solutions les plus diverses pour les problèmes les plus différents. Ce jour-là, toute la partie matinale avait été consumée par des réunions. En fait, les journées se déroulaient à peu près comme cela : entre les réunions interminables et les obligations banales. En revanche, le fait est que, dans la balance de la vie, l'inclinaison penchait vers le côté de l'insatisfaction.

Ce vendredi-là, particulièrement, Prométhée avait la sensation d’être enchaîné. C’est exactement le terme qui définit sa situation. Celle-ci en fonction non seulement des circonstances en elles-mêmes, mais aussi sachant que son talent était employé de manière inappropriée. Voilà la raison pour laquelle il est sorti du bureau au milieu de l’après-midi en laissant ses obligations de côté. Cher lecteur ou lectrice, je vous dis que la narration d’un tel évènement n’est pas commune, si on considère tout ce qui se passe quotidiennement. Imaginez une personne sortir du bureau, au milieu de l’après-midi, laisser de côté les délais et les tâches, pour se balader, n’importe où, juste pour le simple plaisir de se balader ! Eh bien, Prométhée avait le désir de prendre l’air et de s’aérer la tête. Enfin, il avait aussi le besoin de donner libre cours à ses pensées. Alors, il a pris le portable, il a mis les écouteurs et il a choisi l'une de ses playlists préférées. Il était nécessaire d’aller au café, non loin du bureau, à quelques blocs de là. Le café était comme un type de combustible, un stimulant naturel ; et les écouteurs étaient un type de tampon, une manière de mitiger la brutalité sonore de la ville.

Dans ce bureau, il y avait une ambiance un petit peu suffocante. En fait, elle était très suffocante. Des murs peints en gris aussi bien que le sol, les tables et les ordinateurs. Bref, une ambiance complètement grise. D’un autre côté, les conduits d'air conditionné étaient doublement désagréables : premièrement, ils sonnaient d’un bruit extrêmement agressif pour les oreilles ; deuxièmement, ils dispersaient la fumée du cigare en sortant directement du bureau de direction partout. Tout le monde sentait cette odeur déplaisante – croyez-moi ! – mais personne ne disait rien. D’ailleurs, cet air conditionné asséchait les yeux, et pour ceux qui avaient des problèmes de vision, comme c'était le cas de certains collègues du département, c'était un autre problème. Quitter cette ambiance, même pour peu de temps, était une expérience libératrice. Ainsi, le déplacement entre le bureau et le café était un véritable bonheur. Se balader n’importe où, pouvoir marcher, sentir la brise fraîche au visage, tout cela était une sensation extrêmement agréable. D’ailleurs, comment on peut évaluer ces moments ?

Cette playlist jouait des chansons variées. Une playlist qui se respecte doit avoir de la diversité. Imaginez les styles musicaux et les artistes les plus différents aussi bien que les nationalités et les régions. Pourtant, ce n’était pas toujours comme cela. Notre personnage n’oubliait pas les moments dans lesquels il avait l’audition musicale bien plus étroite, c’est-à-dire qu’il y avait une prédilection pour un seul style musical. Il y avait certaines choses qui semblent être comme cela, autrement dit, dans certaines circonstances, notre attention est dirigée vers un seul objet. Et cette inclination semble avoir de la signification… jusqu’à un certain point ! Toutefois, les phénomènes musicaux sont complexes et leurs manifestations sont susceptibles d’appréciations variées. Dans ce sens, amplifier les capacités auditives est aussi amplifier la capacité de compréhension. Les personnes qui cultivent l’habitude de l’appréciation musicale sont de bonnes auditrices, et les personnes qui apprécient différents styles musicaux sont plus tolérantes, donc l’habitude de l’appréciation musicale raffine l’entendement et perfectionne l’art de la convivialité. Dernièrement, ces idées ont traversé son imagination. Mais elles n’étaient simplement que des idées. Pourtant, la chose la plus inquiétante, c’était la manifestation du temps dans la musique. Est-ce que le temps existe ? Est-ce que le temps est absolu ? Est-ce que le temps est relatif ? Pair ailleurs, si le temps se déroule, comment peut-on le percevoir ? Si c’est le cas, il serait aussi perceptible dans la musique ? Ici, on parle du temps qui se déroule dans la musique, mais, et quant au niveau du temps vital, c’est-à-dire le temps qui se déroule dans la vie des êtres humains ? Comment peut-on le comprendre ?

Prométhée était déjà sorti du bâtiment et se baladait sur le trottoir depuis quelque temps. Il y avait encore un tronçon à parcourir. La rue était pleine de gens. Les gens circulaient. Ils croisaient son chemin en allant et venant. Déjà au coin, devant lui, le petit bonhomme, de l'autre côté du trottoir et au-dessus du passage piéton, éclairé en rouge, indiquait que l'on devait attendre un peu plus longtemps. Le feu rouge indique qu'il n'est pas possible de traverser la rue, cependant il est bientôt devenu vert, ce qui indique que le chemin est libre. Et, ainsi, il a continué à se balader. À ce point du tronçon, notre personnage remarquait comment la ville était une chose étrange : beaucoup de personnes concentrées, des voitures et des motos qui circulent à un rythme frénétique, des établissements commerciaux qui vendent les produits les plus variés, sans mentionner une autre infinité de choses aussi bien que tout le type de pollution. Des bruits et des sons divers, ainsi que des chants d'oiseaux, se sont fait concurrence dans une sorte de coexistence forcée d’un même paysage. Et voilà où les personnes vivent au milieu de toute cette étrangeté – celles qui vivent, pourtant, et les personnes qui seulement survivent ? Et les personnes qui sont jetées par les trottoirs ?

À ce point de la balade, Prométhée pensait à ce qu'il allait demander en arrivant au café. Les cafés sont des lieux extrêmement représentatifs. Celui-ci, spécifiquement proche du bureau, promouvait des événements littéraires et philosophiques. C’est-à-dire, l’ambiance était un lieu très accueillant et approprié au développement de la pensée. Ce vendredi après-midi, spécifiquement, il n’y avait aucun événement prévu, car les événements étaient généralement organisés le week-end. Toutefois, ce n’était pas une règle parmi les cafés, une fois que chacun d’entre eux organisait librement son propre programme selon sa propre motivation. Par exemple, au XVIIIe siècle, les cafés européens jouaient un rôle clé dans la diffusion des idées les plus variées. Dans une ambiance effervescente, de nouveaux modes de pensée et de nouvelles visions du monde ont été débattus entre les gens. Étant donné que notre personnage a récemment lu des livres sur le sujet, son regard ne pourrait que se tourner vers cet endroit sous l'influence de ces lectures. Il n'est pas étonnant que le XVIIIe siècle soit connu comme Le Siècle des Lumières.

Tout au long du parcours, il y avait aussi un musée situé dans un boulevard très important. L’image de cette institution est venue à son imagination quand il a remarqué qu’il était à chaque fois plus proche. Il est aussi venu à son imagination d’autres images, non plus vivaces, sur les différentes œuvres d’art de ce musée, qui ont été observées pendant quelques-uns de ses rendez-vous. Il avait beaucoup d’œuvres, donc ce n’était pas possible de se souvenir de la totalité. Vu que l'institution approchait de plus en plus, le torrent de pensées devenait plus intense. Il y avait différentes œuvres d’art là-bas. Des peintures, des gravures, des dessins, des sculptures et des tapisseries, par exemple. S’il y a peu de temps on a élaboré quelques questions, c’est-à-dire, l’esquisse d’une investigation sur l’existence et la manifestation du temps dans la musique et dans la vie des personnes, est-ce qu’il serait possible d’étendre cette réflexion aux œuvres d’art les plus variées ? Si on peut percevoir le passage du temps, serait-il également perceptible à travers des manifestations artistiques les plus diverses ? Et la playlist continuait encore de passer, et à ce moment-là, les notes d'un solo de jazz résonnaient à ses oreilles.

Percevez que, en sortant de cette ambiance oppressive, le bureau monochromatique, une infinité d’impressions et d’idées sont spontanément nées pendant la balade. La sensation qu’il avait, c’était qu’il faisait partie d’un organisme vivant. La ville, avec ses contradictions et ses étrangetés, était encore une ambiance pulsante. Ses institutions culturelles, les places, les rues, les espaces de convivialité, les écoles, les bâtiments, les maisons et toutes les formes de vie civilisée sont partout. Cependant, une infinité d’autres problèmes, pour lesquels il est nécessaire de trouver les bonnes solutions, est aussi partout. Il n’était pas nécessaire de s’y déplacer très loin pour être capable de les percevoir. D’autre part, le café est devenu chaque fois plus proche, et maintenant, c’était vers lui que l’attention est tournée. Ce n'était plus qu'à un bloc, c’est-à-dire, juste quelques pas.

Le vendredi après-midi était étonnamment agréable. Le climat n’était pas si chaud. Toutefois, depuis un certain temps, les après-midis devenaient de plus en plus nuageux, alors que la pluie tombait abondamment. Les inondations deviennent monnaie courante à plusieurs endroits. Le plus impressionnant est que les pluies d’été étaient devenues plus intenses et plus concentrées. Maintenant, il était à la porte du café, mais avant d’entrer, Prométhée a regardé les arbres sur le trottoir et a remarqué le verdissement de leurs feuillages. Il n'a également pas arrêté de penser à la force vitale extrêmement vigoureuse de cet extrait de la nature, dont la vie persévérait au milieu de l'asphalte et du béton. Avec ces images de la nature, notre personnage est entré dans le café.

Une fois à table, une serveuse extrêmement sympathique et disponible, Vanessa, est venue à sa rencontre. À l’occasion, elle lui a apporté le menu. Après avoir feuilleté quelques-unes de ses pages, notre personnage a demandé un cappuccino et un croissant. La demande a été prise en compte. Pendant qu'il les attendait, Prométhée a remarqué que l'ambiance était pratiquement pleine. Il y avait un bourdonnement qui s’y propageait partout. L’impression qu’il avait, c’était que ces types de manifestations rendaient l’expérience extrêmement accueillante. Toute l’ambiance devenait humanisée avec la présence des personnes : des voix, des rires, le bruit des tasses posées sur les soucoupes. Et c’était pour cela, entre autres choses, que les cafés au XVIIIe siècle étaient si emblématiques. C’est-à-dire, ces espaces sont très réceptifs pour la convivialité et la réflexion. Quelques minutes après, la demande a été servie :


Vanessa: Voici votre commande, Prométhée. Un cappuccino et un croissant. Bon appétit !

Prométhée: Merci, Vanessa !

 

Maintenant, il était temps de goûter le cappuccino et de déguster le croissant. Et, finalement, réfléchir calmement sur la vie. Après avoir fait ces considérations sur le temps, son existence, sa manifestation dans la musique et dans les arts d’une manière générale, notre personnage a orienté cette réflexion dans le cadre de la vie personnelle. Alternant une gorgée de boisson et une bouchée de viennoiserie, Prométhée se sentait beaucoup plus à l'aise dans le café. Dans ce lieu, il se sentait accueilli, bien que les personnes soient différentes. Au bureau, le travail en soi était agréable, il y avait des défis, et ses capacités intellectuelles étaient mises à l'épreuve. Autrement dit, Prométhée se sentait défié. Toutefois, il n'était pas satisfait de l'ambiance. Comment était-ce possible d’employer les capacités intellectuelles dans un lieu plein de problèmes ? D’un côté, l’ambiance monochromatique ne stimulait pas l’inventivité. D’un autre côté, le bruit de l’air conditionné était agaçant. Et comme si ce n’était pas suffisant, la fumée du cigare sortant directement du bureau de direction envahissait toute l’ambiance. Prométhée n'était même pas un fumeur et tout cela n'était qu'une véritable provocation pour lui. Cependant, en fonction des circonstances évidentes, ni lui ni ses collègues de travail ne pouvaient se plaindre. Et comme il se souciait de sa santé et de ses conditions de travail, il avait trouvé une solution pour sortir de l'impasse. C’était un vendredi après-midi d’été. Après avoir réfléchi et savouré le cappuccino et le croissant, il était temps de régler l'addition. Mais il était aussi temps de régler les comptes ailleurs.

 

Prométhée : Au revoir, Vanessa ! C’était super savoureux comme d’habitude. Bon après-midi à vous !

Vanessa : Au revoir, Prométhée ! C’était un plaisir de vous accueillir une fois de plus !

 

La pluie avait commencé ; et la pluie est une manifestation extrêmement vigoureuse de la nature. Cependant, le parapluie était au bureau. Alors, il était nécessaire de demander un transport au moyen du téléphone portable. Un chauffeur a été appelé, le trajet a été indiqué et, après quelques minutes, la voiture est arrivée. Le chauffeur s’appelait Antônio. Et le trajet n’était pas si long en voiture. Dans quelques minutes, il sera retourné. La sensation qu’il avait à ce moment-là ? Eh bien, je laisserai cela pour que le lecteur ou la lectrice essaye de découvrir cela par la suite. Le retour a été très rapide. Quelques feux de circulation étaient rouges et bien d’autres verts au cours du chemin. Sur le chemin du retour, le musée a été vu à gauche par la fenêtre de la voiture et beaucoup d’images et de souvenirs lui sont venues à la tête. Et donc Prométhée est arrivé au bureau. Et une fois arrivé, il s’est déplacé directement au bureau de son supérieur immédiat pour lui parler. Suivons le dialogue :

 

Supérieur immédiat : Prométhée ! Je vous cherche depuis longtemps. Où étiez-vous tout l'après-midi ?

Prométhée : Bonjour, Monsieur ! Je suis sorti l’après-midi.

Supérieur immédiat : C'était bien ce que je pensais. Et où étiez-vous ?

Prométhée : Ne le prenez pas mal, j’avais besoin de sortir du bureau un peu pour m’aérer la tête.

Supérieur immédiat : Qu’est-ce que vous voulez dire ? Quitter le bureau en plein milieu d'un vendredi après-midi pour vous aérer la tête ?

Prométhée : Oui, oui, c’est ça. Je suis sorti pour donner libre cours à mes pensées. J'ai quelques impressions que j'aimerais partager avec vous.

Supérieur immédiat : Ecoutez, toutes ces paroles sont très étranges et je ne les aime pas beaucoup.

Prométhée : Eh bien, indépendamment de tout ça, j'aimerais vous dire que je ne suis pas satisfait de mes conditions de travail. Je réévalue beaucoup de choses dans ma vie. Depuis un certain temps, je cultive la lecture plus intensément, j'apprécie les œuvres d'art les plus diverses et j'écoute de la musique de différents styles, et en quittant le bureau cet après-midi, j'ai notamment mis ma playlist préférée pendant la balade. Après avoir commencé à cultiver toutes ces habitudes avec encore plus d’intensité, les réflexions philosophiques sur le temps ont commencé à occuper une grande partie de mes pensées. En d'autres termes, le temps passe et je me sens enchaîné.

Supérieur immédiat : Prométhée, j’ai remarqué que vous étiez un peu étrange dernièrement.

Prométhée : Regardez, les choses ne sont pas exactement comme ça. Je ne suis pas « un peu étrange dernièrement ». En fait, ce qui se passe, c'est que je réévalue vraiment ce que je fais dans ma vie. J'aimerais partager avec vous quelques considérations sur notre lieu de travail, par exemple. Écoutez attentivement ce que j'ai à dire et essayez de comprendre mon point de vue avant de porter un jugement trop hâtif.

Supérieur immédiat : Notre lieu de travail est parfait. Il n'y a aucun problème. Les départements travaillent en harmonie, les gens s'entendent bien, l'équipe travaille en synergie. Par ailleurs, l'environnement est très propice à la productivité. Il n'y a rien à se plaindre, si vous comprenez ce que je veux dire.

Prométhée : Oh là là Monsieur, une fois de plus, ne le prenez pas mal, mais je ne suis pas d’accord avec votre opinion. Voici ce que j’ai à dire selon notre expérience quotidienne : J’ai l’impression que le bureau est une ambiance un petit peu suffocante. En fait, elle est très suffocante. Des murs peints en gris, aussi bien le sol, les tables et les ordinateurs. Bref, une ambiance complètement grise. Rien de ça ne stimule rien l'inventivité, la naissance de nouvelles idées ou la production de solutions créatives aux problèmes complexes. Bref, quand je suis au bureau, je dois faire un effort herculéen pour que ma pensée ne soit pas paralysée. Et ma pensée, si vous comprenez ce que je veux dire, est toujours en mouvement.

Supérieur immédiat : Je n'ai reçu aucune plainte jusqu'à présent. Vous êtes la seule personne à avoir fait cela. Et quelle audace, non ?

Prométhée : Je suis donc le pionnier dans cette affaire ?

Supérieur immédiat : Gardez les ironies pour vos collègues de travail.

Prométhée : Il ne s'agit pas d'ironie, mais de la reconnaissance d'une réussite. À propos, permettez-moi de compléter mes considérations. J'ai une autre plainte à faire concernant l'air conditionné. Les conduits d'air conditionné sont doublement désagréables : premièrement, ils sonnent d’un bruit extrêmement agressif pour les oreilles ; deuxièmement, ils dispersent la fumée du cigare partout en sortant directement du bureau de direction. D’ailleurs, cet air conditionné assèche les yeux, et pour ceux qui ont des problèmes de vision, comme c'était le cas pour certains collègues du département, c'est un autre problème.

Supérieur immédiat : Synthétisons la conversation. Où voulez-vous en venir ?

Prométhée : Voilà, je constate que mes critiques constructives n'ont pas été bien accueillies. En effet, je suis un jeune homme qui a toute la vie à vivre. Comme je porte une attention soutenue aux résultats de mon travail et à ma santé, voici mon badge ! Comme je sais que je ne serai pas licencié, je préfère anticiper le mouvement. De plus, je sais qu'il me reste encore quelques tâches à accomplir. Alors mes conditions sont les suivantes : une fois les tâches pendantes finalisées, je peux aller au RH pour signer la paperasse.

Supérieur immédiat : J'ai besoin de vous expliquer que c'est notre style. Notre ambiance a toujours été comme ça. Personne ne s'est jamais plaint. Et notre entreprise est extrêmement rentable. Nous sommes très présents dans des endroits inimaginables. Quant à la fumée de cigare qui vient de la salle de réunion, c'est comme ça. Mais ne vous inquiétez pas. Il n'est pas nécessaire de finaliser les tâches pendantes. J'en parlerai aux responsables des ressources humaines et, à partir de lundi, vous n'aurez plus besoin de venir au bureau. En fait, je suis très triste par rapport à toute cette situation. Je ne m'attendais pas à ce que vos réflexions vous mènent si loin et vous fassent prendre une si mauvaise décision !

Prométhée : Bien, comme il est déjà 17 heures, on est arrivé à la fin du service. Je vais à mon bureau pour organiser mes affaires. Je vous souhaite un bon après-midi !

Supérieur immédiat : Bonne chance et bon courage !

 

Après ce bref dialogue, Prométhée est allé à son département, a organisé ses affaires et a pris son parapluie. Il pleuvait encore. Il était déjà plus de 17 heures et le bureau était vide. Il n'a pas eu le temps de dire au revoir à personne. Comme les ordinateurs avaient déjà été éteints, l’air conditionné était plus bruyant et l’ambiance monochromatique plus monotone. Voici la question qui lui venait à la tête, dans ces circonstances : comment a-t-il pu consacrer autant d'énergie à une telle entreprise pendant si longtemps ? Il avait le sentiment qu'il y avait d'autres expériences bien plus passionnantes à vivre, comme continuer à cultiver les humanités, former sa pensée et commencer une nouvelle carrière. Avec ses affaires dans un sac à dos et son parapluie à la main, Prométhée est parti en direction de l'ascenseur. Il est dans le hall quand, à sa grande surprise, le directeur est apparu de l'autre côté du couloir. Il avait son téléphone portable à la main, le regard tourné vers l'écran en tapant un message, et il avançait vers Prométhée.


Directeur : Comment allez-vous ?

Prométhée : Bonjour !

Directeur : J'ai besoin que vous veniez à mon bureau à la première heure le lundi.

Prométhée : Je suis désolé, ce n'est pas possible.

Directeur : Qu'est-ce que voulez-vous dire ? Qu'est-ce qui se passe ? Vous êtes un excellent employé.

Prométhée : Aujourd'hui, c'était mon dernier jour de travail.

 

L'ascenseur arrive et ils y montent tous les deux. Prométhée indique le rez-de-chaussée et le directeur le deuxième sous-sol. Le dialogue continue...

 

Directeur : Ah bon ? Y a-t-il une raison particulière à votre licenciement ?

Prométhée : Oui, il y a deux raisons. C'est une histoire un peu longue. Je vous suggère d'en parler au supérieur immédiat, à qui j'ai parlé en fin d’après-midi. Il pourra vous donner les raisons. Cependant, j'ai l'impression que l'une d'entre elles sera omise.

Directeur : Utilisez votre pouvoir de synthèse. Nous sommes toujours au 20e étage. D'ailleurs, comme l’une des raisons sera omise, n'hésitez pas à me la communiquer. Ainsi, je saurai ce qui s'est passé avant.

 

Pause pour quelques instants. L'ascenseur continue de descendre.

 

Prométhée : Je vous remercie de votre attention. Comme vous insistez, j'espère que vous ne le prenez pas mal. Votre cigare ne doit pas être de très bonne qualité, n'est-ce pas ?

 

L'ascenseur arrive au rez-de-chaussée et le directeur, déconcerté, ne sait plus quoi dire. Prométhée est discrètement sorti et a esquissé un sourire en coin. Ses affaire et le parapluie sont encore dans ses mains.

 

 

Sur la peinture :

Edgar Degas (1834 – 1917)

Café Singer

1879

Huile sur toile

The Art Institute of Chicago

Friday, August 23, 2024

Narrative Experiment II

 






Prometheus went for a walk in the middle of the afternoon, and it was not a holiday. Going for a walk in the middle of a Friday afternoon – how could that be possible? That was what he did. There were papers on the desk and some more emails in the mailbox. Indeed, they did not stop coming. There were enough hints indicating a busy day with a ton of papers, electronic messages, ongoing projects, in addition to the most different activities that demanded care, attention, and time. So, leaving the desk did not seem to be the best idea. To some extent, it was not bad to work on any of those projects; each one was unique, and they were different from one another. Despite some effort, putting inventiveness into practice and determining the widest range of solutions for the widest range of issues were conceivable. That day, the meetings occupied the whole morning. And the days were going somewhat like this: From endless meetings to ordinary duties. Nonetheless, on the balances of life, the inclination weighed towards unhappiness.

On that Friday, particularly, Prometheus felt like he was in chains. This is the exact term to describe the situation. But why did he feel that way? The circumstances and the improper use of his talents point to an answer. This is why he left the office and put aside his duties in the middle of the afternoon. Dear reader, if we look at the typical situations, I must tell you that reporting on such a case is truly uncommon. Imagine someone leaving their office in the middle of the afternoon, being worry-free about projects or deadlines, and simply going for a walk with no destination! Well, it was time for Prometheus to relax and clear his head. Then, he took his cell phone, put on his headphones, and chose one of his favorite playlists. Thus, he decided to visit the café, which was only a few blocks from there. The café serves as a natural stimulant and fuel, while the headphones act as an earplug, shielding the ears from the harsh sounds of the city.

That office was a bit suffocating. To tell you the truth, it was quite suffocating. Walls, floors, and PCs in grayscale. That is, a wholly gray environment. On the other hand, the air conditioning ducts were two times more unpleasant: They made an aggressive noise that was impossible to ignore, and they also spread cigar smoke from the boardroom across the floor. Believe me, everyone noticed the distasteful smell, yet nobody voiced their complaints. Moreover, the air conditioning caused eye dryness, which was an additional challenge for different coworkers who experienced visual diseases. Leaving that place, even for some hours, was a freeing experience. It would thus be nothing more than delightful to go from the office to the café. Going outside for a walk and feeling the fresh air on the skin was a lovely sensation. What other way could we assess these moments?

The playlist performed songs at random. A praise playlist must be filled with diversity. Imagine a variety of musical genres performed by musicians from various places and countries. But things were not always like that. Our character remembers those moments in which his audition was much more restricted. Some people favor one music genre over another. Everything seems to be like that. The attention becomes focused only on one object. And this inclination seems to be meaningful – just for a while! But musical phenomena are multifaceted, with varying perspectives on how they appear. In this sense, enhancing the hearing capabilities means amplifying the understanding capabilities. The practice of enjoying music improves comprehension and conviviality since people who learn it are skilled listeners, and those who like a variety of musical genres are more tolerant. He had been thinking about these things lately, but they were only ideas. The music’s representation of time, however, has caught his attention recently. Does time exist? Is it absolute? Is it relative? On the other hand, if time flows, how can we perceive it? If so, would it also be perceptible in music? The flowing time of music is under consideration here; and what about the human vital time? How can we comprehend it?

Prometheus had already left the office and was walking along the sidewalk for some time. There was still some way to go. The street was crowded with people. They were moving around. So, they crossed his path, coming and going. The small man on the opposite side of the sidewalk and above the crosswalk, highlighted in red, right on the corner in front of him, signaled that he would have to wait a bit longer. The red light indicates that it is not possible to cross the street, but it soon turned green, indicating that the way was clear. The walk continued. It was then that our character realized just how strange the city was. Lots of people living near one another, fast cars and motorcycles, the largest variety of shopping establishments, traffic jams, and pollution of all types. A multitude of noises and sounds, as well as birdsong, contended for a peculiar forced cohabitation in the same location. Amid all this strangeness, some people live; nevertheless, what about others who merely survive? What about those who are hurled onto the sidewalks?

At this point of the walk, Prometheus was imagining what he would ask when he arrived at the café. The cafés are said to be iconic locations. The one close to the office hosted literary activities and philosophical cafés. In other words, the place is exceptionally welcoming and favorable to the cultivation of thought. On that Friday afternoon, there was no event on the agenda, as events usually take place at weekends. However, they all freely choose their schedules based on their respective motivations, so this is not a norm. For example, in the 18th century, European cafés played a key role in the diffusion of a wide diversity of ideas. People were debating new worldviews and ways of thinking in a lively atmosphere. That place caught our character’s eye because he had just read some books on the subject. Not surprisingly, the 18th century is known as the century of the Enlightenment.

Along the way, there was a museum on a well-known avenue. Prometheus considered it, seeing as how the institution was becoming nearer. A few less vivid fragments of some of the exhibits he had seen on his visits to that museum also flooded his mind. Since there were many souvenirs, it was not possible to recall them all. As the institution was getting even closer, the torrent of thoughts became more intense. That location had different items. Paintings, engravings, sketches, sculptures, and tapestries are some examples. If the previous lines posed a few questions regarding the existence and representation of time in music and people’s lives – as an outline of an investigation –, may we now take this reflection and focus it on the most varied artistic work? The playlist kept performing, and the notes of a jazz solo echoed in his ears.

Upon leaving the oppressive environment, the monochromatic office, an infinity of impressions and ideas were naturally born. The feeling was that of being part of an alive organism. The city, with its contradictions and strangeness, was still a pulsating environment. There are traces of civilization around us, such as houses, squares, streets, living spaces, buildings, and many more. It did not take long to leave the office to see that. Now, all eyes were focused on the café, which was getting closer and closer. It just took a block, or a few steps, to get there.

That Friday afternoon was surprisingly pleasant. The weather was not so hot. Those were the days of overcast afternoons and heavy rain. It was typical of the many flooding spots. The most remarkable aspect was that, in certain areas, the summer rains were becoming stronger and more concentrated. Even though the café was getting closer, Prometheus glanced at the trees on the sidewalk before entering since it was impossible to ignore their green foliage. Additionally, while their lives went ahead despite the concrete and asphalt, he could not stop thinking about how that extract of nature had an amazing life force. Once the image of nature was obtained, our character entered the café.

Now at the table, a very kind and considerate waitress named Vanessa arrived. Then she handed the menu to him. After skimming some of its pages, our character ordered a cappuccino and a croissant. The order was noted. Prometheus noticed the environment was almost full while he waited for the order. He felt the experience was pleasant because of the natural manifestation in these tiny settings. Human warmth was everywhere: Voices, laughter, and the sound of cups resting on saucers. And that was why, among other things, the 18th century cafés were so emblematic. In other words, it is a welcome place for conversation and introspection. Then, the order was served:

 

Vanessa: Here they are, Prometheus. cappuccino and a croissant. Enjoy it!

Prometheus: Many thanks, Vanessa!

 

Now it was time to taste the cappuccino and the croissant. And, finally, calmly think about life. After having outlined his thoughts on time, its existence, and how it is portrayed in music and the arts in general, our character placed these views in his life. Alternating a sip of the beverage and a bite of the viennoiserie, Prometheus felt much more at ease in that café. He felt welcomed there, though the people were different from each other. At the office, he experienced challenges and intellectual testing, but the work was joyful. In other words, Prometheus felt challenged. However, he was unhappy with the environment. How was it possible to employ the intellectual abilities in such a problematic place? On the one hand, the monochromatic setting did not encourage inventiveness. On the other hand, the air conditioning noise was annoying. And if that was not enough, there was cigar smoke all over the floor, coming from the boardroom. Prometheus was not even a smoker, and the whole thing was simply an outrage to him. Nonetheless, as you can imagine, neither he nor his coworkers could complain. As he cared about his health and working conditions, Prometheus had found a solution to the impasse. It was a summer Friday afternoon. After having weighed the pros and cons and tasted the cappuccino and croissant, it was time to settle the bill. But it was also time to settle the bill elsewhere.

 

Prometheus: Bye bye, Vanessa! Everything was wonderful, as usual. Have a good afternoon!

Vanessa: Bye bye, Prometheus! It was great to see you again!

 

The rain had just started – and the rain is a powerful manifestation of nature. Nevertheless, the umbrella was left at the office. Therefore, it was necessary to use the cell phone to seek transportation to return. After requesting a driver and indicating the destination, the car came in a short while. Antônio was the driver’s name. The course, by car, was not very long. Prometheus would be back in a few minutes. What was he feeling at that moment? Well, I will let the reader attempt to find it in the following lines. The return was fast. Some traffic lights were closed and others were free along the route. When viewed via the car window on the left, the museum evoked many memories and images. Then Prometheus got to the office. He immediately went to the Immediate Superior’s room to speak with him after arriving. Dear reader, the dialogue goes like this:

 

Immediate Superior: Prometheus! I’ve been looking for you for a long time. Where have you been all afternoon?

Prometheus: Good afternoon, immediate superior! I was out of the office.

Immediate Superior: That’s what I realized. Where have you been?

Prometheus: Don’t get me wrong, I just wanted to go out and clear my head.

Immediate Superior: What do you mean? Leaving the office in the middle of a Friday afternoon to clear your head?

Prometheus: Yeah, that’s it. I left to let my ideas run. I have some thoughts I’d like to share with you.

Immediate Superior: The way this talk is going is starting to seem strange, and I don’t like it.

Prometheus: Well, regardless of anything else, I’d like to share with you that I’m not satisfied with my working conditions. I’ve been reevaluating a lot of things in my life. For a while now, I’ve been reading more intensely, enjoying different kinds of art, and listening to different music styles. When I left the office this afternoon, I put on my favorite playlist on my walk. After I started cultivating all these habits much more intensely, philosophical reflections on time began to occupy part of my thoughts. In other words, time is passing by, and I’m feeling chained.

Immediate Superior: Prometheus, I’ve noticed some kind of weirdness lately.

Prometheus: Look, things aren’t like that. It’s not about “being weird lately.” What’s going on is that I’ve been genuinely reevaluating what I’ve been doing in my life. I want to discuss a few things, including our workplace. Listen carefully to what I have to say and try to understand my point of view before making any hasty judgments.

Immediate Superior: Our workplace is perfect. There’s nothing wrong. The departments harmoniously work, people are friendly, and the team works in synergy. Moreover, the environment is appropriate for productivity. You know what I mean? There’s nothing to be unhappy about.

 

Prometheus: Well, again, don’t get me wrong; I don’t agree with you. Based on our daily experiences, I would say that the workplace seems a little suffocating. To tell you the truth, it’s quite suffocating. Walls, floors, and PCs in grayscale. That is, a wholly gray environment. This poses a problem as the current environment doesn’t foster creativity, the birth of new ideas, or original solutions to complex issues. In short, when I’m in the office, I have to make a Herculean effort so that my thoughts don’t feel paralyzed. And my thoughts, if you know what I mean, are always on the move.

Immediate Superior: I didn’t receive any complaints up to now. You’re the only one. How bold of you, by the way?

Prometheus: So I’m a pioneer in this regard?

Immediate Superior: Save the ironies for your coworkers.

Prometheus: It’s not about irony; it’s about recognizing an achievement. Allow me to complete my views. Regarding the air conditioning, I have one more concern. The air conditioning ducts are two times more unpleasant: Firstly, they make an aggressive noise that is impossible to ignore; secondly, they also spread the cigar smoke from the boardroom across the floor. Moreover, the air conditioning causes eye dryness, which is an additional challenge for different coworkers who experience visual diseases.

Immediate Superior: Ok, let’s sum up this conversation. Where do you want to get?

Prometheus: I’ve noticed the constructive criticism wasn’t well-received. Indeed, I’m a young guy with an entire life ahead. My working results and my healthy conditions are important for me. So please take it: Here’s my ID card! As I know I won’t be fired, then I prefer to quit the job. On the other hand, I also know that I have some pending tasks. So, these are my conditions: I may stop by HR to sign the paperwork after all the pending tasks have been completed.

Immediate Superior: Prometheus, this is our style. I need you to understand that. Our environment has always been like this. No one has ever complained. The business is highly profitable. We have a remarkable presence in unimaginable places. I must admit that, regarding the cigar smoke emanating from the boardroom, that’s how things are. So don’t worry. You don’t need to finish the pending tasks. I’ll talk to the HR. Starting on Monday, you are released from coming into the office. I must tell you that I’m very saddened by the whole situation. I’ve never expected that your reflections would take you so far and cause you to make such a wrong decision!

Prometheus: Well, it’s already 5 p.m.; it’s over for today. I’ll go to my desk to organize the stuff. Have a good afternoon!

Immediate Superior: Take care and good luck!

 

Following the dialogue, Prometheus walked to his department, sorted his belongings, and took the umbrella. The rain was still falling. It was more than 5 o’clock, and the office was already empty. It was too short a time to say goodbye to anyone. The monochromatic environment became even more boring, and the air conditioning became even noisier since the PCs were already turned off. In those conditions, this was the question that arose: How could someone put so much effort into anything of that type for so long? His feelings suggested that there were still a lot of thought-provoking experiences to be lived, including the cultivation of the humanities, the studies to form the thought, and starting a new career. With the objects in his backpack and the umbrella in his hand, Prometheus went towards the elevator. He was standing on the hall when, to his surprise, the Managing Director appeared at the other side of the corridor. He had his cell phone in his hand, head down, looking at the screen, typing a message, and walking towards Prometheus.

 

Managing Director: How are you?

Prometheus: Good afternoon!

Managing Director: On Monday morning, you must come to my room.

Prometheus: Sorry, it won’t be possible.

Managing Director: What do you mean?!? What’s going on?!? You’re a competent professional.

Prometheus: Today was my last working day.

 

The elevator arrives, and both of them enter it. Prometheus indicates the ground floor, and the Managing Director indicates the second basement. The dialogue continues…

 

Managing Director: Really? Any special reason for quitting the job?

Prometheus: Yes. There are two reasons. The story is a bit long. I suggest you speak with the immediate superior, with whom I talked at the end of the afternoon. He can indicate the reasons. However, I’m afraid one of them could be left out.

Managing Director: Make use of your synthesizing power. We’re still in the twentieth basement. You are encouraged to share it with me since one of the reasons will be left out. That way, I’ll know in advance what happened.

 

Pause for a while. The elevator continues to descend.

 

Prometheus: Thanks for your kindness. If you insist, I hope you don’t get me wrong. Your cigar is probably not of high quality, is it?

 

The elevator reached the ground floor, and the Managing Director, bewildered, did not know what to say. Prometheus exited the elevator discreetly outlining a smirk. He held his belongings and the umbrella.

 

 

Author’s note: The original Brazilian Portuguese text was first published on August 16, 2024.

 

 

About the painting:

Edgar Degas (1834 – 1917)

Café Singer

1879

Oil on canvas

The Art Institute of Chicago


Brazilian Portuguese Translations, Brazilian Portuguese Translator #brazilianportuguesetranslations #brazilianportuguesetranslator

Friday, August 16, 2024

Experimento narrativo II

 





Não era feriado naquele dia, e no meio da tarde, Prometeu saiu para dar uma volta. Sair no meio da tarde e em plena sexta-feira? Sim, foi o que ele fez. Havia alguns papéis na mesa, e na caixa de correio eletrônico, mais alguns e-mails. Aliás, eles não paravam de chegar. Ou seja, deixar a mesa do escritório parecia não ser uma boa ideia, uma vez que os indícios eram evidentes: papéis e mais papéis, mensagens eletrônicas, projetos em andamento, além das mais variadas atividades que demandavam cuidado, atenção e tempo, eram pistas suficientes e contestes de que havia tarefa até o pescoço. Até que não era ruim trabalhar em cada um dos projetos, cada um deles era único, havia diferenças entre si. Apesar disso, era necessário fazer muito esforço para colocar em prática a inventividade e encontrar as soluções mais diversas para os mais diferentes problemas. Naquele dia, toda a parte da manhã havia sido consumida em reuniões. Na verdade, os dias transcorriam mais ou menos assim: entre reuniões intermináveis e obrigações corriqueiras. Entretanto, o fato é que, na balança da vida, a inclinação pendia para o lado da insatisfação.

Naquela sexta-feira, particularmente, Prometeu tinha a sensação de que estava acorrentado. É exatamente esse o termo que define a sua situação. Isso por conta das circunstâncias em si, e por saber que o seu talento estava sendo empregado de maneira inapropriada. Esse foi o motivo que o levou a sair do escritório, no meio da tarde, e largar todas as suas obrigações de lado. Caro leitor e leitora, confesso que narrar um acontecimento como esse não é nada comum, se levarmos em conta o que acontece cotidianamente. Imaginem uma pessoa sair do escritório, no meio da tarde, deixar de lado prazos e tarefas, para caminhar, sem destino, pelo simples prazer de caminhar! Pois bem, Prometeu sentia o desejo de respirar ar fresco e arejar as ideias. Enfim, estava precisando dar vazão aos seus pensamentos. Então, ele pegou o celular, colocou os fones de ouvido e escolheu uma de suas playlists favoritas. Era preciso dar um pulo até o café, que ficava não muito distante do escritório, a algumas quadras dali. O café funcionava como uma espécie de combustível, um estimulante natural; já os fones de ouvido, como uma espécie de tampão, uma maneira de escamotear a brutalidade sonora da cidade.

Aquele escritório era um ambiente meio sufocante. Na verdade, bastante sufocante. Paredes pintadas em cinza, piso em cinza, mesas e computadores em tonalidades de cinza. Em suma, um ambiente totalmente cinza. Por outro lado, os dutos do ar condicionado eram duplamente desagradáveis: em primeiro lugar, eles soavam um ruído extremamente agressivo aos ouvidos; em segundo lugar, eles dispersavam por todo o andar a fumaça daquele charuto vinda diretamente da sala da diretoria. Todo mundo sentia aquele cheiro medonho – e acredite! –, mas ninguém falava nada. Além disso, aquele ar condicionado ressecava os olhos, e para quem tem problemas de visão, como era o caso de alguns colegas no departamento, isso representava um outro problema. Deixar aquele ambiente, ainda que por algumas poucas horas, era uma experiência libertadora. Assim, percorrer o trecho entre o escritório e o café poderia ser um verdadeiro deleite. Sair por aí, poder caminhar, sentir a brisa fresca no rosto, era uma sensação extremamente aprazível. Aliás, como podemos avaliar momentos como esses?

Aquela playlist tocava músicas variadas. Uma playlist que se preze deve ter diversidade. Imaginem os mais diferentes estilos musicais, os mais diferentes artistas, das mais diferentes nacionalidades e regiões. Mas nem sempre as coisas foram assim. O nosso personagem não deixa de esquecer daqueles momentos nos quais tinha uma audição musical bem mais restrita, ou seja, havia uma predileção por um único estilo musical. Existem certas coisas que parecem ser assim mesmo, isto é, em certas circunstâncias, as atenções estão mais direcionadas para um único objeto. E essa inclinação parece fazer sentido… até certo ponto! Entretanto, os fenômenos musicais são complexos e as suas manifestações são passíveis de apreciações variadas. Neste sentido, ampliar as capacidades auditivas também é ampliar a capacidade de compreensão. As pessoas que cultivam o hábito de apreciar música são boas ouvintes, e as pessoas que apreciam diferentes estilos musicais são mais tolerantes, logo, o hábito da apreciação musical refina o entendimento e aprimora a arte da convivência. Ultimamente, essas ideias passavam pela sua cabeça. Mas eram apenas ideias e nada mais além disso. Mas o que mais o inquietava era a manifestação do tempo na música. O tempo existe? O tempo é absoluto? O tempo é relativo? Por outro lado, se o tempo transcorre, como podemos percebê-lo? Se assim o for, ele também seria perceptível na música? Aqui estamos falando do tempo transcorrido na música, mas e quanto ao tempo vital, ou seja, o tempo transcorrido na vida dos seres humanos? Como compreendê-lo?

Prometeu já havia saído do prédio e estava caminhando pela calçada fazia algum tempo. Ainda havia um trecho a ser percorrido. A rua estava cheia de gente. As pessoas circulavam. Elas cruzavam o seu caminho em idas e vindas. Já na esquina, diante de si, o pequeno homenzinho, do outro lado da calçada e acima da faixa de pedestres, aceso em vermelho, indicava que era necessário aguardar mais um pouco. O farol vermelho indica que não é possível atravessar a rua; mas logo ele ficou esverdeado, indicando que o caminho estava livre. E assim, a caminhada continuou. Naquela altura do percurso, o nosso personagem reparava como a cidade era uma coisa estranha: muita gente concentrada, carros e motos circulando em um ritmo frenético, estabelecimentos comerciais vendendo os mais variados produtos, e uma infinidade de outras coisas, assim como todo o tipo de poluição. Barulho e ruídos diversos, assim como pássaros cantando, disputavam uma espécie de convívio forçado em uma mesma paisagem. E é no meio de toda essa estranheza que as pessoas vivem – aquelas que vivem, mas e as pessoas que apenas sobrevivem? E aquelas pessoas que estão jogadas pelas calçadas?

A essa altura da caminhada, Prometeu estava imaginando o que iria pedir quando chegasse ao café. Os cafés são locais extremamente representativos. Esse, especificamente perto do escritório, promovia eventos literários e cafés filosóficos. Ou seja, o ambiente era um local extremamente acolhedor e muito propício para o cultivo do pensamento. Naquela tarde de sexta-feira, especificamente, não havia nenhum evento na agenda, uma vez que os eventos costumavam acontecer aos finais de semana. Entretanto, isso não é uma regra entre os cafés, pois cada um deles organiza livremente a própria agenda de acordo com as suas próprias motivações. Por exemplo, no Séc. XVIII, os cafés europeus tiveram uma importância capital para a difusão das mais variadas ideias. Em um ambiente efervescente, novas maneiras de pensar e novas visões de mundo eram debatidas entre as pessoas. Como o nosso personagem havia lido alguns livros sobre o assunto recentemente, o seu olhar não deixou de lançar uma mirada em direção àquele local sob a influência daquelas leituras. Não é à toa que o Séc. XVIII é conhecido como o Século das Luzes.

Ao longo do caminho, também havia um museu situado em uma avenida extremamente importante. A imagem daquela instituição veio-lhe à mente quando notou que estava se aproximando dela. Também vieram-lhe à mente algumas imagens, não muito vivazes, das diferentes obras de arte daquele museu, observadas durante algumas de suas visitas. Eram muitas obras, então não era possível se lembrar de todas elas. Como a instituição estava cada vez mais próxima, a torrente de pensamentos tornou-se mais intensa. Havia diferentes obras de arte naquele local. Pinturas, gravuras, desenhos, esculturas e tapeçarias, por exemplo. Se há pouco elaboramos algumas perguntas, ou seja, o esboço de uma investigação sobre a existência e a manifestação do tempo na música e na vida das pessoas, seria possível estender essa reflexão para as mais variadas obras de arte? Se podemos perceber a transcorrência do tempo, ela também seria perceptível por meio das mais variadas manifestações artísticas? E a playlist ainda continuava em execução, e naquele momento, as notas de um solo de jazz ecoavam em seus ouvidos.

Perceba que, ao sair daquele ambiente opressivo, o escritório monocromático, uma infinidade de impressões e ideias nasceram espontaneamente durante a caminhada ao longo daquele percurso. A sensação que tinha era a de fazer parte de um organismo vivo. A cidade, com as suas contradições e estranhezas, ainda era um ambiente pulsante. As suas instituições culturais, praças, ruas, espaços de convivência, escolas, prédios, casas e todas as formas civilizadas de vida estão em toda a parte. Entretanto, também está em toda parte uma infinidade de outros problemas para os quais é necessário encontrar soluções. Não era necessário se afastar muito daquele escritório para notar isso. Por outro lado, o café estava cada vez mais próximo, e agora, era para ele que as atenções estavam voltadas. Faltava apenas uma quadra, ou seja, mais alguns passos.

A tarde de sexta-feira estava surpreendentemente agradável. O clima não estava tão quente. De uns tempos para cá, entretanto, as tardes estavam ficando ainda mais nubladas, momento em que as chuvas caiam intensamente. Era bastante comum haver pontos de alagamento em vários locais. O mais impressionante é que, em certas regiões, as chuvas de verão estavam cada vez mais intensas e concentradas. Agora, estava na porta do café, mas antes de entrar, Prometeu olhou para as árvores que havia na calçada e notou como as suas folhas eram verdes. Não deixou de pensar, também, como aquele extrato da natureza tinha uma força vital extremamente vigorosa, uma vez que a sua vida perseverava em meio ao asfalto e ao concreto. Com aquela imagem da natureza, o nosso personagem entrou no café.

Já sentado à mesa, uma garçonete extremamente simpática e solícita, chamada Vanessa, veio ao seu encontro. Na ocasião, ela trouxe o menu. Após folhear algumas de suas páginas, o nosso personagem pediu um cappuccino e um croissant. O pedido foi anotado. Enquanto esperava por ele, Prometeu observou que o ambiente estava praticamente lotado. Havia aquele burburinho que tomava todo o ambiente. A impressão que tinha era a de que esse tipo de manifestação que acontece naturalmente nesses ambientes pequenos tornava aquela experiência extremamente acolhedora. Todo o ambiente ficava humanizado com a presença das pessoas: vozes, risadas, o barulho das xícaras ao serem repousadas nos pires. E era por isso, entre outras coisas, que os cafés no Sec. XVIII eram tão emblemáticos. Ou seja, esses espaços são muito convidativos para o convívio e a reflexão. Depois de alguns minutos, o pedido foi servido:

 

Vanessa: Aqui está, Prometeu. Um cappuccino e um croissant. Fique à vontade!

Prometeu: Obrigado, Vanessa!

 

Agora era hora de provar o cappuccino e degustar o croissant. E, finalmente, refletir com calma sobre a vida. Depois de ter feito aquelas considerações sobre o tempo, a sua existência, a sua manifestação na música e nas artes em geral, o nosso personagem trouxe essa reflexão para o âmbito de sua vida pessoal. Alternando um gole na bebida e uma mordida na viennoiserie, Prometeu sentia-se bem mais à vontade naquele café. Naquele local, ele se sentia acolhido, ainda que as pessoas fossem diferentes entre si. No escritório, o trabalho em si era agradável, havia desafio e as suas capacidades intelectuais eram colocadas à prova. Ou seja, Prometeu sentia-se desafiado. Entretanto, ele estava descontente com aquele ambiente. Como era possível empregar as capacidades intelectuais em um local tão cheio de problemas? Por um lado, o ambiente monocromático não estimulava a inventividade. Por outro lado, o ruído do ar condicionado provocava incômodo. Não bastasse isso, a fumaça daquele charuto que saía da diretoria invadia todo o ambiente. Prometeu nem era fumante e tudo aquilo, para ele, era simplesmente um grande desaforo. Entretanto, por circunstâncias óbvias, nem ele, nem os companheiros de trabalho, podiam reclamar. Como presava pela sua saúde, e pelas condições de trabalho, havia chegado a uma solução para o impasse. Era uma tarde de uma sexta-feira de verão. Ponderações feitas, cappuccino croissant degustados, agora era hora de ir até o caixa e acertar a conta. Mas também era hora de acertar as contas em outro lugar.

 

Prometeu: Tchau, Vanessa! Tudo muito gostoso, como sempre. Boa tarde pra você!

Vanessa: Tchau, Prometeu! Foi um prazer recebê-lo aqui mais uma vez!

 

A chuva havia começado – e a chuva é uma manifestação extremamente vigorosa da natureza. No entanto, o guarda-chuva havia sido deixado no escritório. Então, foi necessário solicitar o transporte pelo aplicativo do celular. Um motorista foi chamado, o trajeto da corrida foi indicado e, depois de alguns minutos, o carro chegou. Antônio era o nome do motorista. De carro, o trajeto não era muito longo. Em alguns minutos, estaria de volta. A sensação que tinha naquele momento? Bem, isso deixarei para o leitor e leitora tentarem descobrir mais adiante. A volta de carro foi bem rápida. Alguns faróis estavam fechados e outros abertos ao longo do caminho. No caminho de volta, o museu foi visto pelo lado esquerdo da janela do carro, e muitas imagens e lembranças vieram à tona. Prometeu, então, chegou ao escritório. E lá chegando, foi direto para a sala do superior imediato para conversar com ele. Acompanhem o diálogo:

 

Superior imediato: Prometeu! Estou te procurando há muito tempo. Por onde você esteve à tarde toda?

Prometeu: Boa tarde, superior imediato! Estive fora do escritório no período da tarde.

Superior imediato: Foi o que percebi. E onde esteve?

Prometeu: Bem, não me leve a mal, estava precisando sair um pouco do escritório para arejar as ideias.

Superior imediato: Como assim? Sair do escritório em plena tarde de sexta-feira para arejar as ideias?

Prometeu: Sim, é isso mesmo. Saí para dar vazão aos meus pensamentos. Tenho algumas ponderações que gostaria de partilhar com você.

Superior imediato: Olha, esse papo todo está muito estranho e não estou gostando muito dessa conversa.

Prometeu: Bem, independentemente de qualquer coisa, gostaria de partilhar com você que não estou contente com as minhas condições de trabalho. Estou reavaliando muitas coisas em minha vida. De uns tempos para cá, passei a cultivar mais intensamente a leitura, fruir as mais diversas obras de arte e escutar música, os mais diversos estilos, inclusive quando saí do escritório hoje à tarde, coloquei a minha playlist favorita durante a caminhada. Depois que passei a cultivar todos esses hábitos com ainda mais intensidade, as reflexões filosóficas sobre o tempo passaram a ocupar boa parte de meus pensamentos. Ou seja, o tempo está passando e estou me sentindo acorrentado.

Superior imediato: Prometeu, notei que você estava meio estranho ultimamente.

Prometeu: Veja, as coisas não são bem assim. Não é que eu “estou meio estranho ultimamente”. Na verdade, o que está acontecendo é que estou reavaliando genuinamente o que ando fazendo na minha vida. Gostaria de partilhar algumas considerações sobre o nosso local de trabalho, por exemplo. Escute atentamente o que tenho para dizer e procure entender o meu ponto de vista antes de fazer qualquer julgamento precipitado.

Superior imediato: O nosso local de trabalho é perfeito. Não há nenhum problema nele. Os departamentos funcionam harmoniosamente, as pessoas se dão bem e a equipe trabalha em sinergia. Além disso, o ambiente é muito propício para a produtividade. Não há o que reclamar, se é que você me entende.

Prometeu: Bem, mais uma vez, não me leve a mal, não concordo com a sua opinião. O que tenho para dizer, baseado em nossa experiência cotidiana, é o seguinte: tenho a impressão de que o escritório é um ambiente meio sufocante. Na verdade, bastante sufocante. Paredes pintadas em cinza, piso em cinza, mesas e computadores em tonalidades de cinza. Em suma, um ambiente totalmente cinza. Nada disso estimula a inventividade, o nascimento de novas ideias ou a produção de soluções criativas para problemas complexos. Em suma, quando estou no escritório, tenho que fazer um esforço hercúleo para que o meu pensamento não se sinta paralisado. E o meu pensamento, se é que você me entende, sempre está em movimento.

Superior imediato: Olha, até o momento, não recebi nenhuma queixa. Você é a única pessoa que fez isso. Aliás, quanta ousadia, não?!?

Prometeu: Então sou o pioneiro nesse quesito?

Superior imediato: Guarde as ironias para os seus colegas de trabalho.

Prometeu: Não se trata de ironia, mas de reconhecer um feito. Aliás, permita-me complementar as minhas considerações. Tenho outra reclamação, agora sobre o ar condicionado. Os dutos do ar condicionado são duplamente desagradáveis: em primeiro lugar, eles soam um ruído extremamente agressivo aos ouvidos; em segundo lugar, eles dispersam por todo o andar a fumaça daquele charuto vinda diretamente da sala da diretoria. Além disso, aquele ar condicionado resseca os olhos e, para quem tem problemas de visão, como é o caso de alguns colegas no departamento, isso representa um outro problema.

Superior imediato: Vamos resumir a conversa. Aonde você quer chegar?

Prometeu: Bem, posso perceber que as minhas críticas construtivas não foram bem recebidas. Aliás, sou um jovem com toda a vida pela frente. Como tenho um apreço muito grande pelo resultado de meu trabalho e pela minha saúde, tome, aqui está o meu crachá! Como sei que não serei demitido, prefiro antecipar o movimento. Por outro lado, sei que ainda tenho algumas tarefas pendentes. Então, as minhas condições são as seguintes: depois que as pendências forem concluídas, posso passar no RH para assinar a papelada.

Superior imediato: Prometeu, preciso que você entenda que esse é o nosso estilo. O nosso ambiente sempre foi assim. Nunca ninguém reclamou. E o nosso negócio é extremamente lucrativo. Temos uma presença marcante em locais inimagináveis. Em relação à fumaça do charuto vinda da sala da diretoria, o que tenho a dizer é que as coisas são assim mesmo. Agora, não se preocupe. Não é necessário concluir as pendências. Vou falar com o pessoal do RH e a partir de segunda-feira não é mais preciso vir para o escritório. Aliás, fico muito triste com toda essa situação. Nunca esperei que as suas reflexões o levassem tão longe e fizessem com que você tomasse uma decisão tão equivocada!

Prometeu: Bem, como já são 17h, o expediente foi encerrado. Vou para a minha mesa organizar as minhas coisas. Tenha uma boa tarde!

Superior imediato: Passar bem e boa sorte!

 

Depois daquele breve diálogo, Prometeu passou no seu departamento, organizou os seus objetos e pegou o seu guarda-chuva. Ainda estava chovendo. Já eram mais de 17h, e o escritório já estava vazio. Não houve tempo para se despedir de ninguém. Como os computadores já estavam desligados, o ar condicionado ficava ainda mais ruidoso, e aquele ambiente monocromático se tornava ainda mais monótono. A pergunta que lhe ocorria, naquelas circunstâncias, era a seguinte: como foi possível empregar por tanto tempo boa parte de sua energia em um empreendimento como aquele? A sensação que tinha era a de que havia outras experiências muito mais instigantes para serem vividas, como, por exemplo, continuar cultivando as humanidades, formar o pensamento e iniciar uma nova carreira. Com os objetos em uma mochila e o guarda-chuva na mão, Prometeu dirigiu-se ao elevador. Estava no hall de espera quando, para a sua surpresa, o diretor apareceu do outro lado do corredor. Ele estava com o telefone celular na mão, de cabeça baixa, olhando para a tela, redigindo uma mensagem, andando na direção de Prometeu.

 

Diretor: Como vai?

Prometeu: Boa tarde!

Diretor: Na segunda-feira, preciso que você passe na minha sala, logo pela manhã.

Prometeu: Sinto muito, não será possível.

Diretor: Como assim?!? O que houve?!? Você é um ótimo funcionário.

Prometeu: Hoje foi o meu último dia de trabalho.

 

O elevador chega e ambos entram. Prometeu indica o térreo e o diretor indica o segundo subsolo. O diálogo continua…

 

Diretor: É mesmo? Algum motivo específico para a sua saída?

Prometeu: Sim. Dois foram os motivos. A história é um pouco longa. Sugiro que converse com o superior imediato, com quem conversei hoje no final da tarde. Ele poderá indicar os motivos. Entretanto, tenho a impressão de que um deles será omitido.

Diretor: Use o seu poder de síntese. Estamos no vigésimo andar ainda. Aliás, já que um dos motivos será omitido, sinta-se à vontade para partilhá-lo comigo. Assim, já fico sabendo de antemão o que aconteceu.

 

Pausa por alguns momentos. O elevador continua descendo.

 

Prometeu: Obrigado pela consideração. Já que insiste, espero que não me leve a mal. O seu charuto não deve ser de boa qualidade, não?

 

O elevador chegou ao térreo e o diretor, desconcertado, não soube o que responder. Prometeu saiu discretamente e esboçou um sorriso no canto do rosto. Os seus objetos e o guarda-chuva continuavam em suas mãos.

 

Sobre a pintura:

Edgar Degas (1834 – 1917)

Café Singer

1879

Óleo sobre tela

The Art Institute of Chicago


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