Saturday, December 25, 2021

Des mots : Y a-t-il une signification intrinsèque ?

 






Voici une nouvelle publication dans notre blog. Soyez les bienvenus une fois de plus !  C’est toujours un plaisir de partager quelques réflexions/considérations/impressions sur le métier de la traduction. Entre un projet et un autre, on a vécu des expériences formidables. Même si la technologie est tout à fait présente dans la vie du professionnel du mot, je crois que la métaphore se pencher sur le texte est encore illustrative pour exprimer l’idée selon laquelle on rencontre des difficultés et des particularités en traitant un texte dans une langue étrangère, c’est-à-dire le défi est constant. Ainsi, je pense que l’activité de traduction peut être une source de nombreuses joies et de plaisir – ce qui ne veut pas dire que l’activité n’est pas laborieuse, bien au contraire ! Cela demande de l’engagement, beaucoup d’études et de dévouement. Dans la publication d’aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous quelques réflexions après avoir conclu des différents projets.


Comme déjà mentionné dans Le rapport entre le traducteur et les confrères, le savoir-faire de la traduction trouve sa matière première dans le mot. C’est-à-dire qu’on trouve dans le mot une source pratiquement illimitée de possibilités linguistiques. Elles deviennent palpables à partir du moment où deux ou plusieurs langues établissent une riche relation de coexistence selon l’itinéraire existentiel du professionnel du mot. Un mot peut susciter une myriade considérable d’interprétations et peut même acquérir des nuances de complexité, ou même d’ambiguïté, si on tient compte de la variété des textes avec lesquels on travaille. Comment traiter ces nuances ? Un mot, peut-il évoquer les contours d’une émotion ? Ou d’une image ? Peut-être d’une idée ? Ou encore d’un concept ? D’une action ? Quelques langues modernes partagées et parlées dans les communautés les plus diverses ont des origines communes, et bien qu’elles aient leurs propres particularités, caractéristiques et règles, de manière générale, on peut dire que quelques-unes d’entre elles présentent des familiarités, si on considère les influences réciproques au fur et à mesure du processus d’évolution linguistique et de formation des mots. Par exemple, le mot razão, en portugais, présente une certaine similarité avec le mot anglais reason, qui, de son côté, ressemble au mot français raison. Le fait est qu’il y a d’innombrables langues dans le monde entier.


Dans Quelqu’un a dit que la traduction est … j’ai considéré que la traduction n’a pas une valeur a priori. C’est nous, des êtres humains, qui attribuons une valeur à la traduction après avoir découvert sa valeur. Dans le cas d’un livre, après une lecture attentive et agréable, on découvre son importance et ensuite, nourri par cette merveilleuse expérience, on est capable d’attribuer une valeur à cette œuvre. Valeur affective ? Existentiel ? Philosophique ? Le fait est que le traducteur promeut la rencontre entre le lecteur et l’auteur, et j’ai l’impression que le point de rencontre se trouve dans le texte. D’un autre côté, au-delà de ce qu’on appelle communément la traduction littéraire, c’est-à-dire la branche plus focalisée sur la traduction de livres, il y a la traduction technique aussi. Par exemple, quand quelqu’un achète un ordinateur, soit un ordinateur portable, soit un ordinateur de bureau, et en fonction du fabricant, l’équipement sera très probablement accompagné des manuels du fabricant indiquant une série d’informations : des détails les plus techniques concernant l’équipement – tels que les caractéristiques de fonctionnement, les spécifications électriques, les spécifications de configuration et les détails des composants électroniques – aux détails les plus basiques concernant le système d’exploitation. Autrement dit, si le fabricant fournit une version traduite du manuel au public auquel le produit sera offert, toutes les instructions seront utiles à l’utilisateur de l’équipement dans la mesure où ces instructions fournissent les informations et les recommandations techniques nécessaires à une utilisation correcte. Ainsi, dans ce cas, on peut attribuer la valeur d’utilité à la traduction, car le texte traduit offre tout un apparat informatif et instructif.


Dans cette perspective, à partir de quelques projets exécutés jusqu’à présent, et en vivant des expériences intéressantes, notamment après avoir livré des projets de traduction créative – jeux vidéo et transcréation – je ne peux qu’apprécier encore plus vivement le soin apporté à l’intelligibilité du texte traduit dans la langue cible. Et, pour cette raison, je voudrais vous inviter à me rejoindre.

Il est effroyablement commun d’avoir une certaine inclination à croire que les mots ont une signification intrinsèque. C’est-à-dire qu’il y a des mots, ils sont articulés en phrases et grâce au sens que chacun a, il est possible de les rendre intelligibles. Jusque-là, les choses sont comme ça. Mais est-il sage de penser à une signification intrinsèque des mots ? Prenons l’exemple du mot « livre ». Si on suit cette inclination en pensant que le mot a un sens intrinsèque, le simple fait de parler, d’écouter, d’écrire ou de lire le mot « livre », rend possible l’intelligibilité du sens. Toutefois, il me semble que les choses ne sont pas si simples. Imaginons la situation suivante. Dans un dimanche matin ensoleillé, quelqu’un désire sortir de chez lui pour une promenade culturelle. La personne va dans une librairie et, ainsi, le désir est satisfait. Une fois arrivé, le lecteur commence à se promener et voit d’innombrables « livres » organisés sur des étagères. Dans un premier moment, un regard superficiel laisse penser qu’il s’agit en fait de livres. Très bien. Comme la curiosité est grande, et comme il y a beaucoup de livres à explorer, le lecteur se dirige vers l’un d’entre eux motivé par le souhait d’en feuilleter quelques pages. Sans se rendre compte, le lecteur entre dans le rayon des langues et, au lieu de pêcher un livre sur l’étagère, il pêche un dictionnaire. À ce moment-là, il pense : – Oh là là ! C’est un dictionnaire … Notez que le fait d’avoir trouvé un dictionnaire parmi un si grand nombre de livres a frustré ses attentes. À partir du moment où il a précipitamment jugé que tout ce qui se trouvait sur les étagères était des livres, le lecteur a ignoré toutes les autres nuances significatives possibles. À partir de cet instant, et de manière plus attentive, le lecteur a commencé à remarquer l’existence d’un classement correspondant aux types de livres présents sur les étagères. Le lecteur se déplace vers le rayon de Littérature, et quand il y arrive, il remarque qu’il y a de la littérature étrangère, de la littérature nationale, de la littérature du XXe siècle, etc. ; dans le rayon d’Histoire, il observe qu’il y a des livres sur l’histoire ancienne, médiévale, moderne et contemporaine ; quelque chose de similaire se produit dans le rayon de Philosophie (si le lecteur avait l’occasion de s’aventurer dans cet univers, il pourrait observer que les philosophes ont construit et construisent la pensée à travers l’histoire de la philosophie). Il y a une expression qui illustre bien la situation imaginée : ne pas juger un livre à sa couverture.


Éviter les jugements précipités pendant l’activité de traduction me semble être une pratique adéquate et recommandable, surtout quand il s’agit du traitement des mots. Devant un texte en langue étrangère, et en fonction du domaine dans lequel le professionnel du mot travaille, il y aura des difficultés et des défis tout au long du parcours, comme je l’ai précédemment dit. Dans les textes relatifs à la technologie de l’information, le domaine dans lequel je travaille et avec lequel j’ai une grande affinité, l’un des plus grands défis consiste à gérer la quantité de termes techniques, de concepts, de noms de produits et de technologies qui ont besoin du traitement linguistique. Ce monde est relativement nouveau, et des nombreuses personnes s’habituent encore à l’utilisation de la technologie dans la vie quotidienne. À mon avis, l’un des plus grands défis pour le professionnel de la traduction dans ce domaine est précisément de maîtriser toute cette charge terminologique. D’un côté, il y a les produits et les technologies – notamment les logiciels, l’informatique, l’informatique en réseau, l’informatique en nuage, l’apprentissage automatique, l’intelligence artificielle, l’Internet, les réseaux sociaux, les protocoles de communication, etc. – ; de l’autre, le marché des consommateurs – entreprises et personnes. Comment gérer toute cette terminologie et produire un résultat linguistique satisfaisant ? On sait que beaucoup de ces mots sont originaires de l’anglais. Comment les traiter et les traduire dans la langue cible ?

Quand je parle d’éviter les jugements précipités en traduction, je ne veux que proposer une intelligibilité plus adéquate du sens des mots. Dans les Investigations philosophiques de Ludwig Wittgenstein (1889-1951), un ouvrage posthume et communément inséré dans la seconde phase de sa pensée, le philosophe autrichien présente, entre autres choses, une réflexion tout à fait stimulante sur le langage. Parmi les nombreuses réflexions développées dans les Investigations, Wittgenstein parle de l’usage des mots. Pour lui, il existe différentes espèces de mots. Par exemple, « chaise » c’est un mot dont l’usage, et non le supposé sens intrinsèque, détermine l’intelligibilité du sens. Quand je dis : « Je suis devant l’ordinateur, à mon bureau, assis sur cette chaise, en train d’écrire ce texte », j’utilise le mot « chaise » dans ce contexte. En revanche, quand je dis : « La chaise de massage a été placée dans la salle principale », j’utilise le mot « chaise » différemment. Ou encore, quand j’évoque une scène du film Le Pianiste : « Le pianiste s’est assis sur la chaise, s’est approché du clavier du piano et a joué un extrait de la Ballade n° 1 en sol mineur op. 23, de Frédéric Chopin ».


Dans le premier contexte, l’usage associe l’objet chaise dans un sens lié à une activité professionnelle. Trouver les mots, les organiser harmonieusement dans un texte et rendre le message intelligible est une des compétences que le professionnel du mot a le privilège de mettre en pratique au quotidien. Mais ce n’est pas tout. On met les mots à la disposition du public lecteur et, de cette façon, on pratique la sensibilité linguistique aussi. Ceux qui lisent ne sont jamais seuls. Le texte peut être agréable et la lecture remarquable aussi. Ici, la chaise, entre autres choses, rend possible le travail du professionnel du mot. On y passe de nombreuses heures de la journée à essayer de trouver la solution la plus adéquate et on essaie encore, avec l’aide de nos compétences, de livrer ce qu’il y a de mieux en termes linguistiques à nos clients. L’itinéraire existentiel du professionnel du mot a ses propres idiosyncrasies. Dans le second contexte, l’usage associe l’objet chaise dans un sens lié à un moment où le sujet qui s’y assoit ne travaille pas. Il y passe des heures, mais il n’y a pas d’activité professionnelle. Des choses se passent dans le monde et l’individu reste assis à ne rien faire du tout. La chaise de massage se trouve dans la salle principale et donc, dans la salle principale, elle reste, car elle est tournée vers le sujet qui s’y assoit. Ici, la chaise n’a pas été faite pour travailler. Et dans le troisième contexte (…)


La façon dont Wittgenstein traite les mots est admirablement fructueuse. Il y a peu, on a identifié une espèce de mot. « Chaise ». Cette espèce de mot évoque un objet situé dans le monde extérieur. Par contre, il existe d’autres espèces de mots si intéressants. Comme je l’ai précédemment dit, j’ai eu l’occasion de faire récemment quelques travaux pour le domaine des jeux vidéo et de la transcréation. Pour ces deux domaines, une espèce de mot particulièrement intéressant, et présent au fur et à mesure du processus de traitement linguistique, est « créativité ». J’ai l’impression que « créativité », contrairement à « chaise », est un mot d’une autre espèce. Si, d’une part, « chaise » évoque un objet du monde extérieur, je pense que « créativité », de l’autre, évoque quelque chose liée aux phénomènes mentaux.

Les jeux vidéo font partie de la vie quotidienne de nombreux joueurs dont les profils sont assez différents. De ceux qui ont suivi toute l’évolution technologique des consoles ces dernières années, en passant par ceux qui jouent sur l’ordinateur, jusqu’aux joueurs qui font leurs premiers pas. Les genres de jeux sont parfaitement diversifiés et conquièrent chaque jour de nouveaux enthousiastes. Si, d’un côté, les développeurs utilisent beaucoup de logique de programmation et de calculs mathématiques pour rendre un jeu vidéo possible, de l’autre, il y a l’aspect créatif non moins important. L’intrigue, l’histoire et les personnages d’un jeu vidéo sont complexes et élaborés aujourd’hui. Il y a tout un processus créatif en jeu – l’imagination et la fantaisie sont explorées de manière à produire du ludique. Imaginez qu’il y a quelques années, le bon et vieil Atari était la source de beaucoup de plaisir pour les joueurs des générations précédentes. Beaucoup de choses ont changé depuis ce temps-là et le fait est qu’il y a beaucoup de technologies de pointe dans cette industrie.

En plus de tout ce qui concerne le développement et la création, un jeu vidéo a aussi des mots. Il y a des dialogues entre les personnages et il y a du texte dans les éléments graphiques. Et c’est là que le professionnel du mot est mis en scène avec les agences de traduction. Imaginons qu’un jeu vidéo a été développé en anglais ou en français. Le studio qui l’a développé veut l’offrir à un certain public. Par exemple, le public brésilien. En ce moment, il est commun pour le développeur établir contact avec une agence de traduction pour lui demander le traitement linguistique complet, dans le cas où il n’y a pas un département spécifique pour s’en occuper. De son côté, l’agence de traduction, après avoir reçu un projet de traduction ou de post-édition de traduction automatique dans les paires de langues anglais>portugais ou français>portugais, contactera le linguiste en offrant des services dans ces paires de langues – d’ailleurs, l’exemple est illustratif, car ce sont les deux paires de langues avec lesquelles je travaille. Le professionnel du mot, en contrepartie, après avoir reçu le projet de l’agence de traduction, aura l’occasion de maîtriser des défis imprévisibles, dans la mesure où un jeu vidéo peut impliquer d’autres domaines d’expertise. Pensez, par exemple, à un jeu de simulation automobile. Il y a toute cette terminologie impliquée. Ce sont les pièces qui permettent de booster la voiture, toute la partie visuelle et esthétique, l’intérieur. Par ailleurs, si la course se déroule sur un circuit de rue, il y a les noms et les détails de ces lieux. Il y a le registre linguistique aussi. S’il s’agit d’une course entre les potes contre la police, il peut y avoir des histoires et des dialogues entre les personnages avec beaucoup d’argot et d’expressions familières. À mon avis, après avoir eu l’opportunité de travailler avec les premiers projets dans ce domaine, ils me semblent être le plus défiants. À titre de curiosité, et en fonction du projet, il peut même y avoir des limitations quant au nombre de caractères du texte traduit, car certains éléments graphiques ont des limites d’espace à l’écran. Certainement, j’ai beaucoup à apprendre et à explorer dans ce domaine.

Un autre domaine pour lequel j’ai récemment travaillé est la transcréation. Il s’agit d’un style de traduction qui requiert de la créativité. En termes généraux, une entreprise souhaite lancer un produit sur un certain marché. Pour cela, toute une stratégie de localisation est impliquée dans ce processus, et comme je l’ai précédemment dit, la traduction n’est qu’une partie de tout ce processus. Alors, tout le traitement linguistique lié au produit sera effectué par un professionnel du mot en collaboration avec les agences de traduction. Le processus d’attribution du travail est analogue à ce que j’ai décrit ci-dessus. J’ai reçu ces demandes de la part d’un client pour qui je travaille depuis un certain temps. J’ai une excellente relation professionnelle avec lui et je peux dire que le flux de travail a une certaine constance. Je traduis beaucoup de travaux dans le domaine de la technologie de l’information pour cette agence et, récemment, j’ai commencé à recevoir du travail dans d’autres domaines – transcréation, communiqués de presse pour le domaine médical et même un site web. Les travaux de transcréation étaient pour le même client qui avait embauché l’agence de traduction. Tout le processus s’est convenablement déroulé et j’ai été satisfait du résultat final. C’était un travail énormément agréable et je l’ai fait avec beaucoup de satisfaction.

Maintenant, si vous me permettez, je partagerai certaines de mes impressions sur les expériences dans le domaine de la transcréation. Premièrement, j’ai reçu les demandes par courrier électronique deux vendredis consécutifs, à la fin de l’après-midi. Les deux offres étant pour la paire de langues anglais>portugais. Avant d’attribuer le travail, l’agence de traduction envoie un mél dans lequel elle propose une vérification de la disponibilité du traducteur. Dans ce premier contact, le client envoie gentiment un extrait pour une évaluation préliminaire du texte à recevoir le traitement linguistique. Par ailleurs, le client indique également l’outil de traduction à utiliser dans le projet, dans ce cas Wordfast Pro – j’ai déjà eu l’opportunité de travailler avec d’autres outils de traduction et je souligne mes expériences positives avec Trados Studio, memoQ (la fonction de création de views est géniale), Smartcat, Wordbee, Memsource Cloud, Passolo, XTM, Lingotek et Wordfast Pro lui-même (la fonction Transcheck Report a retenu mon attention).


Dans le cas du premier projet reçu le premier vendredi, j’ai vérifié le courriel d’offre avec le matériel et je me suis senti sûr de pouvoir le traduire. En effet, je l’ai conduit sans aucun problème le premier week-end, et la livraison a été effectuée quelques jours plus tard, dans les délais. Le vendredi suivant, j’ai reçu la deuxième offre – l’agence de traduction avait reçu le matériel du même client à être également traduit sur Wordfast Pro – et je l’ai aussi accepté. En revanche, j’ai rencontré une légère difficulté à traduire la couleur d’un produit dans ce deuxième projet. J’ai passé des heures à chercher une solution linguistique, mais je n’étais pas satisfait de toutes les solutions que j’avais trouvées jusque-là. J’ai finalement décidé de revoir tout le matériel de référence que le client m’avait envoyé pour m’assurer que je n’avais pas oublié quelque chose. Et, en fait, je l’avais ! J’ai donc découvert un document en contenant les références du produit en question et encore plus : une image promotionnelle l’illustrant ; un document Word avec une photo et d’autres détails ; au premier plan, une image du produit et, à l’arrière-plan, imaginez, un phénomène de la nature avec les couleurs exactes du produit. C’était donc ça ! Une couleur inspirée par un phénomène de la nature. Grâce à cette expérience, c’était bien plus facile de trouver la solution et j’étais satisfait du résultat. Je pourrais dire qu’il y a beaucoup à apprendre dans le domaine de la transcréation aussi, mais je me sens stimulé par les premières expériences vécues dans le cadre de ces deux projets. Chaque projet offre des défis distincts, et le courage de parcourir les sinuosités de chacun d’eux peut constituer un élément considérable du répertoire de compétences du professionnel du mot. Comptez sur moi si vous avez besoin de mes services linguistiques.


Merci beaucoup de votre attention et j’espère que vous avez apprécié la lecture. 

À la prochaine publication !

 

Révision par Monika Tognollo

 

Sur la peinture :

Gustave Caillebotte (1848-1894)

Jeune homme au piano

1876

Huile sur toile

Artizon Museum, Tokyo, Japon


Brazilian Portuguese Translations, Brazilian Portuguese Translator #brazilianportuguesetranslations #brazilianportuguesetranslator

Sunday, October 17, 2021

Words: Is There an Intrinsic Meaning?

 






Here we are for another blog post. Welcome once again! It is always a pleasure sharing some reflections/views/impressions about being a translator. We live some great experiences from one project to another. Even though the technology is widely present in the life of the professional of the word, the metaphor to get down to the text is still illustrative to express the idea according to which the text in a foreign language has difficulties and peculiarities, which means that it is a constant challenge for a translator. Thus, I believe the translation activity can be a source of great joy and pleasure – which doesn’t mean that the job is not difficult; on the contrary! It requires commitment, a certain degree of study, and dedication. In today’s post, I would like to share some thoughts after having concluded some projects.

As I previously said on the blog post The Relationship Between a Translator and His Peers, the translation activity has the word as its raw material. That is, in the word, we find an endless source of linguistic possibilities. They become palpable as soon as two or more languages establish a fruitful relationship of coexistence according to the existential itinerary of the professional of the word. A word can bring about a myriad of interpretations and it can even gain nuances of complexities or ambiguities if we bear in mind the variety of texts we work with. How can we deal with these nuances? Could a word evoke the contours of an emotion? Or an image? Perhaps an idea? Or even a concept? An action? There are certain modern languages shared and spoken in the communities that have common origins, and even though they have their particularities, characteristics, and rules, in general, some of them have some familiarities among themselves, if we consider the reciprocal influences during the process of linguistic evolution and word formation. For example, the Portuguese word razão, has a certain similarity to the English word reason, which, in turn, is similar to the French word raison. There are countless languages all over the world.

On the other hand, on the blog post Someone Said that Translation Is… I considered that translation does not have an a priori value. And we are the ones, human beings, who attribute value to the translation after discovering its value. In the case of a book, after a careful and enjoyable reading, we discover its importance, and then, nourished by that wonderful experience, we can attribute value to that work. Affective value? Existential value? Philosophical value? I would say that translators promote the meeting between reader and author, and I have the impression that the meeting point is in the text. Furthermore, in addition to what is commonly called literary translation, that is, the branch more focused on the translation of books, there is also technical translation. For example, when someone buys a computer, whether a laptop or desktop computer, depending on the manufacturer, most likely the equipment will be accompanied by the manufacturer’s manuals indicating a series of information: From the most technical details concerning the equipment – such as operating characteristics, electrical specifications, configuration specifications, and the details about the electronic components – to the most basic details about the operating system. In other words, if the manufacturer provides a translated version of the manual to the public to which the product would be eventually offered, all the instructions will be extremely useful to the user of the equipment insofar as those instructions indicate the information and technical recommendations necessary for proper usage. Thus, in this case, we can attribute the value of utility to the translation, since the translated text offers a whole informative and instructive apparatus.

In light of this, from a few projects to this moment, and going through some interesting experiences, especially after delivering some creative translation projects – gaming and transcreation – I have appreciated even more the importance of ensuring the intelligibility of the translated text in the target language. And, for this reason, I would like to invite you to join me.

It is usual to have a certain inclination to believe that words have an intrinsic meaning. That is, there are words, they are articulated in sentences, and thanks to the meaning that each one of them has, it is possible to make them intelligible. That’s great, that’s the way it is. But is it wise to think of an intrinsic meaning for words? Let’s take the word "book" as an example. If we follow this inclination and think that the word has an intrinsic meaning, the simple fact of speaking, listening, writing, or reading the word "book" results in the intelligibility of the meaning. Nevertheless, it seems to me that things may not be as simple as that. Let’s imagine the following situation. On a sunny Sunday morning, someone feels like going out. The desire calls for a cultural adventure. This person goes to a bookstore, then the desire is satisfied. Once there, the reader begins to walk around and sees countless "books" organized on shelves. Initially, a superficial glance leads the reader to believe that they are books. Very well. As the curiosity is enormous, and there are many books to be explored, the reader goes towards one of them motivated by the desire to skim some of its pages. Without realizing it, the reader goes to the language section, and, instead of catching a book from the shelf, they catch a dictionary. At this moment, they think:  – Gosh!  It’s a dictionary… Notice that the reader’s expectations were frustrated when they found a dictionary among many books. Once they hastily judged all of that being books, the reader ended up disregarding all the other possible nuances. From that point on, and more attentive, the reader began to notice the existence of types of books on the shelves. The reader goes to the Literature section, and when they get there, they notice that there are foreign literature, national literature, 20th-century literature, etc.; in the History section, they notice that there are books on ancient, medieval, modern, and contemporary history; something similar happens in the Philosophy section (if the reader has the opportunity to explore this universe, they will notice that philosophers have been building their thoughts throughout the history of philosophy). There is an illustrative saying about this: Don’t judge a book by its cover.

Avoiding hasty judgment during the translation activity seems to be an adequate and recommendable practice, especially in the treatment of words. When the professional of the word is in front of a text in a foreign language, depending on the area in which they work, there will be difficulties and challenges along the way, as I said earlier. When it comes to the Information Technology texts, the area in which I work and the one that I have an affinity, one of the biggest challenges is dealing with the number of technical terms, concepts, product names, and technologies that require linguistic treatment. This world is relatively new, and many people are still getting used to the usage of technology in their daily lives. In my opinion, one of the biggest challenges for the professional translator in this area would be exactly how to deal with all this terminology. On one hand, there are products and technologies – applications, computing, network computing, cloud computing, machine learning, artificial intelligence, the Internet, social networks, communication protocols, and so on. –; on the other, the consumer market – companies and individuals. How to deal with all this terminology and produce a successful linguistic result? We know that many of these words originate in English. How to deal with and translate them into the target language?

When I refer to the avoidance of hasty judgment in translation, my idea is instead to promote more intelligibility to the meaning of the words. In the Philosophical Investigations, a book by Ludwig Wittgenstein (1889 – 1951) posthumously published and commonly inserted in the second phase of his thought, the Austrian philosopher presents, among other things, a stimulating reflection on language. Among many ideas outlined in the Investigations, Wittgenstein is concerned with the usage of words. For him, there are different species of words. For example, "chair"; this is a word whose usage, and not the supposed intrinsic meaning, determines the intelligibility of the sense. When I say: "I am in front of the computer, at my desk, seated in this chair, writing this text", I use the word "chair" in this context. On the other hand, when I say: "The massage chair was placed in the main room", I use the word "chair" differently. Or, still, when I evoke a scene from the movie The Pianist: "The pianist took a seat in the chair, went towards the piano keyboard, and played an excerpt from Ballad No. 1 in G minor, Op. 23, by Frédéric Chopin."

In the first context, the usage associates the object chair with a sense related to work activity. Finding the words, organizing them harmonically in a text, and making the message intelligible is one of the skills with which the professional of the word puts into practice daily. But this is not all. We are bringing words within the reach of the reading public and thus we are also practicing linguistic sensibility. Those who read are never alone. The text can be extremely enjoyable and its reading can also be remarkable. Here the chair, among other things, gets easier the work of the professional of the word. Being there, we spend many hours of the day trying to find the most appropriate solution and still try to deliver, with the help of our skills, the best in linguistic terms to our clients. The existential itinerary of the professional of the word has its idiosyncrasies. In the second context, however, the usage associates the object chair in a sense related to a moment in which the person who sits there does not work. Someone spends hours on it, but there is no work activity. Things are going on in the world and the person who sits there does nothing at all. The massage chair is in the main room, and so, in the main room, it stays, because it is turned towards the person who sits there. Here, the chair is not made for work. And in the third context (…)

Wittgenstein’s word treatment is extremely fruitful. Earlier we identified a kind of word. "Chair". This species of word evokes an object situated in the external world. However, there are other extremely interesting species of word. As I said earlier, I had the opportunity to complete some work for the video game and transcreation areas recently. For both areas, one kind of remarkable word, and one that is present during the process of language treatment, would be "creativity". I have the impression that "creativity" is, unlike "chair", one of a different species of word. If, on the one hand, "chair" evokes an object in the outside world, I have the impression that "creativity", on the other hand, evokes something more related to mental phenomena.

Video games are part of the everyday life of many players. There are many different profiles. From those who have followed all the technological development of consoles in the last few years to those who play on the computer, and those who are just taking their first steps. The game genres are also diversified and they are gaining new enthusiasts each passing day. If, on the one hand, game developers use a lot of computer logic and mathematical calculations to make a game come true, on the other hand, there is still a whole creative side to it that is no less important. A game’s plot, the story, and the characters are incredibly complex and elaborate these days. There is a whole creative process involved – the imagination and fantasy are explored in such a way that playfulness is produced. And just think that a few years ago the old-but-gold Atari was the source of much fun for gamers of past generations. There are so many things that have changed since then, and we currently see cutting-edge technology in this industry.

In addition to all the development and creation, a game also contains words. There is dialog between characters and there is text in the graphic elements of the games. And this is where the professional of the word comes into the scene along with the translation agencies. For example, imagine that a game was developed in the English or French language. Let’s say that the studio that developed the game wants to provide it to a certain audience. For example, for the Brazilian community. At this point, it is common for the game developer to get in touch with a translation agency to request the linguistic treatment of the entire game, in case there is no specific department to take care of this. The translation agency, in turn, on receiving a translation or machine translation post-editing project in the language pairs English>Portuguese or French>Portuguese, will contact the linguist that provides services in these language pairs – by the way, the example is illustrative, since these are the two language pairs I work with. The professional of the word, in turn, on receiving the project from the translation agency, will have the opportunity to deal with unpredictable challenges, since a game may involve other areas of expertise. Think, for example, of a racing game. There is all the automotive terminology involved. Let’s say, the parts that make a hot-rodded car, the whole visual and aesthetic part, the interior. Also, if the race takes place on a street circuit, there are the names and details of these places. There is also the linguistic register. If the race is a race between the buddies against the police, there may be stories and dialogues between the characters with a lot of slang and colloquialisms. In my opinion, the feeling I get coming from working on the first projects in this area is that it seems to be one of the most challenging areas. Just an example, depending on the project, there may even be limitations regarding the number of characters in the translated text, since certain graphic elements have screen space limitations. I have a lot to learn in this area and a lot to explore, for sure.

Another area that I have worked on recently is transcreation. This is a style of translation that involves creativity. In general, a company wants to launch a product in a certain market. For this, there is a whole localization strategy involved in this process, and as I said earlier, translation is one part of the whole process. Well, all the linguistic treatment related to the product will be done by the professional of the word along with the translation agencies. The process of work assignment is analogous to what I described above. I received these assignments from a client for whom I have been working for some time. I have a great professional relationship with this client and I could say that the assignments have a certain constancy. I translate a lot of Information Technology projects for this agency and I have recently started to receive projects from other areas – transcreation, medical press releases, and even a website. All right, the transcreation jobs were for the same client that hired the translation agency. The whole process went smoothly and I was pleased with the final result. It was a nice project and I finished it with great pleasure.

Now, if you allow me, I will share some of my impressions on the experiences involving transcreation. First of all, I received the job offers by e-mail on two consecutive Fridays, late in the afternoon. Both offers are for the English>Portuguese language pair. Before assigning the job, firstly the translation agency sends an e-mail with an offer to check the availability of the professional of the word. In this first contact, the client kindly sends a sample for a preliminary evaluation of the text to receive the linguistic treatment. In addition, the client also indicates the translation tool to be used in the project, in this case, Wordfast Pro – I have already had the opportunity to work with some CAT tools, and I would like to highlight my positive experiences with Trados Studio, memoQ (the feature Create view is wonderful), Smartcat, Wordbee, Memsource Cloud, Passolo, XTM, Lingotek, and Wordfast itself (the feature Transcheck Report caught my attention).

On the first project received on the first Friday, I checked the offer email with the material and I was confident enough to translate it. I conducted the project without any major problems the first weekend and the delivery was done some days later, according to the deadline. On the following Friday, I ended up receiving the second offer – the translation agency received the material from their same client to be translated on Wordfast Pro as well – and I accepted it. However, I found some difficulty getting the color of a product translated in this second project. I spent hours trying to find a linguistic solution, but I was unhappy with everything I had found. I finally decided to go back through all the reference material the client had sent me to make sure I had not neglected anything. And, indeed, I had! I discovered a document with the references for the product in question and more: A promotional image illustrating it; there was a Word document with a photo and other details; in the foreground, an image of the product, and in the background – imagine! –, a Phenomenon of Nature with the exact colors of the product. So that was it! A color inspired by that. From this experience, finding the solution was much easier, and I was delighted with the result. I could say that there is a lot to learn in the area of transcreation as well, but I feel enthusiastic about the first experiences I had during the two projects. Each project offers different challenges, and the courage to go through the sinuosities of each one can be a considerable element to the professional’s repertoire of skills. Count on me if you need my linguistic services.

Thank you very much for your attention, and I hope you enjoyed the reading. See you in the next post!

 

About the painting:

Gustave Caillebotte  (1848-1894)

Jeune homme au piano

1876

Oil on canvas

Artizon Museum, Tokyo, Japan


Brazilian Portuguese Translations, Brazilian Portuguese Translator #brazilianportuguesetranslations #brazilianportuguesetranslator

Saturday, September 11, 2021

Palavras: há um significado intrínseco?

 






Eis mais uma publicação em nosso blog. Sejam muito bem-vindo(a)s mais uma vez! É sempre um prazer poder compartilhar algumas reflexões/considerações/impressões sobre o ofício tradutório. Entre um projeto e outro vivenciamos experiências formidáveis. Ainda que a tecnologia esteja muito presente na vida do profissional da palavra, creio que a metáfora debruçar-se sobre o texto ainda seja muito ilustrativa para expressar a ideia de que, quando lidamos com um texto em língua estrangeira, encontramos dificuldades e peculiaridades, ou seja, trata-se de um desafio constante. Assim, creio que a atividade tradutória possa ser uma fonte de muitas alegrias e prazer – o que não significa que a atividade não seja trabalhosa; muito pelo contrário! Ela exige certo empenho, muito estudo e dedicação. Na publicação de hoje, gostaria de partilhar com os leitores e leitoras alguns pensamentos depois de concluir alguns projetos.

Como foi dito anteriormente em A relação do tradutor e seus pares, o ofício tradutório encontra na palavra a sua matéria-prima. Ou seja, na palavra, encontramos uma fonte praticamente inesgotável de possibilidades linguísticas. Elas tornam-se palpáveis a partir do momento em que dois ou mais idiomas passam a estabelecer entre si uma rica relação de convivialidade de acordo com o itinerário existencial do profissional da palavra. Uma palavra pode suscitar uma miríade interpretativa considerável e pode ainda ganhar nuances de complexidade, ou mesmo de ambiguidade, se levarmos em conta a variedade de textos com os quais se trabalha. Como podemos lidar com essas nuances? Uma palavra poderia evocar os contornos de uma emoção? Ou de imagem? Talvez de uma ideia? Ou quem sabe de um conceito? Ou ainda de uma ação? Certos idiomas modernos partilhados e falados nas mais diversas comunidades têm origens comuns, e ainda que eles tenham as suas particularidades, características e regras próprias, de um modo muito genérico, pode-se dizer que alguns deles apresentam algumas familiaridades entre si, se considerarmos as influências recíprocas durante o processo de evolução linguística e formação das palavras. Por exemplo, a palavra razão, em português, tem certa semelhança com a palavra inglesa reason, que, por sua vez, assemelha-se com a palavra francesa raison. O fato é que há inúmeros idiomas no mundo inteiro.

Já em Alguém disse que a tradução é…considerei que a tradução não possui um valor a priori. Somos nós, seres humanos, que atribuímos valor à tradução após descobrirmos o seu valor. No caso de um livro, após uma leitura atenta e prazerosa, descobrimos a sua importância e, então, nutridos por aquela experiência maravilhosa, somos capazes de atribuir o valor àquela obra. Valor afetivo? Existencial? Filosófico? O fato é que o tradutor promove o encontro entre leitor e autor, e tenho a impressão que o ponto de encontro está no texto. Por outro lado, além do que comumente se costuma denominar tradução literária, ou seja, o ramo mais voltado para a tradução de livros, também há a tradução técnica. Por exemplo, quando uma pessoa compra um computador, seja ele portátil ou de mesa, dependendo do fabricante, muito provavelmente o equipamento será acompanhado pelos manuais do fabricante indicando uma série de informações: desde os detalhes mais técnicos concernentes ao equipamento – como características de funcionamento, especificações elétricas, especificações de configuração e detalhes dos componentes eletrônicos – até os detalhes mais básicos sobre o sistema operacional. Ou seja, caso o fabricante disponibilize uma versão traduzida do manual para o público ao qual o produto será oferecido, todas as instruções serão extremamente úteis ao usuário do equipamento na medida em que aquelas instruções fornecerem as informações e recomendações técnicas necessárias para o bom uso. Assim, neste caso, podemos atribuir o valor de utilidade à tradução, uma vez que o texto traduzido oferece todo um aparato informativo e instrutivo.

Tendo isso em vista, de alguns projetos para cá, e passando por algumas experiências interessantes, sobretudo após entregar alguns projetos de tradução criativa – jogos de videogame e transcriação –, passei a ter ainda mais apreço pelo cuidado com a inteligibilidade do texto traduzido na língua de chegada. E, por isto, gostaria de convidá-lo(a)s para que me acompanhem.

É muito comum haver uma certa inclinação em acreditar que as palavras possuem um significado intrínseco. Ou seja, existem as palavras, elas são articuladas em sentenças, e graças ao sentido que cada uma delas possui, é possível torná-las inteligíveis. Até aí tudo bem, as coisas acontecem desta maneira. Mas será que é sensato pensar em um sentido intrínseco para as palavras? Tomemos como exemplo a palavra “livro”. Se seguirmos essa inclinação, e acharmos que a palavra possui um significado intrínseco, o simples fato de falarmos, escutarmos, escrevermos ou lermos a palavra “livro”, torna possível a inteligibilidade do sentido. Entretanto, ao que me parece, as coisas podem não ser tão simples assim. Imaginemos a seguinte situação. Em uma manhã ensolarada de domingo bate aquela vontade de sair de casa. O desejo pede um passeio cultural. A pessoa dirige-se a uma livraria e, assim, o desejo é satisfeito. Chegando lá, o leitor começa a circular pelo ambiente e vê inúmeros “livros” organizados em prateleiras. Num primeiro momento, aquela visada mais superficial induz a crer que, de fato, são livros. Muito bem. Como a curiosidade é muito grande, e há muitos livros para serem explorados, o leitor dirige-se até um deles motivado pela vontade de folhear algumas de suas páginas. Sem que tenha se dado conta, o leitor dirige-se até o setor de idiomas e, ao invés de pescar um livro da prateleira, ele pescou um dicionário. Neste momento, ele pensa: – Ah! É um dicionário… Perceba que o fato de o leitor ter encontrado um dicionário no meio de tantos livros frustrou as suas expectativas. A partir do momento em que julgou precipitadamente tudo o que estaria nas estantes seriam livros, o leitor acabou desconsiderando todas as outras nuances significativas possíveis. A partir daquele momento, e mais atento, o leitor passou a perceber a existência de classificações correspondentes aos tipos de livro nas estantes. O leitor dirige-se ao setor de Literatura, e lá chegando, ele percebe haver literatura estrangeira, literatura nacional, literatura do Séc. XX e etc.; no setor de História, ele percebe haver livros de história antiga, medieval, moderna e contemporânea; algo semelhante acontece no setor de Filosofia (caso tenha a oportunidade de se aventurar neste universo, o leitor perceberá que filósofos e filósofas construíram e constroem o pensamento ao longo da história da filosofia). Há uma expressão muito ilustrativa que diz não julguemos o livro pela capa.

Evitar o julgamento precipitado durante a atividade tradutória parece-me uma prática adequada e recomendável, sobretudo no que se refere ao tratamento das palavras. Diante de um texto em língua estrangeira, dependendo da área com a qual o profissional da palavra trabalha, haverá dificuldades e desafios ao longo do percurso, como disse há pouco. Em textos da área da tecnologia de informação, área com a qual trabalho e tenho muita afinidade, um dos maiores desafios é lidar com a quantidade de termos técnicos, conceitos, nomes de produtos e tecnologias que necessitam de tratamento linguístico. Esse mundo é relativamente novo, e há muita gente que ainda está se habituando ao uso da tecnologia no dia a dia. De acordo com o meu ponto de vista, um dos maiores desafios para o profissional que traduz nessa área seria justamente lidar com toda essa carga terminológica. Por um lado, há os produtos e as tecnologias – aplicativos, computação, computação em rede, em nuvem, aprendizado de máquina, inteligência artificial, Internet, redes sociais, protocolos de comunicação, etc. –; por outro, o mercado consumidor – empresas e pessoas. Como lidar com toda essa terminologia e produzir um resultado linguístico satisfatório? Sabemos que boa parte dessas palavras são originárias do inglês. Como lidar com elas e traduzi-las no idioma de chegada?

Quando me refiro a evitar o julgamento precipitado no âmbito da tradução, tenho justamente a ideia de promover mais inteligibilidade ao significado das palavras. Nas Investigações Filosóficas, obra de autoria de Ludwig Wittgenstein (1889 – 1951), livro publicado postumamente e comumente inserido na segunda fase de seu pensamento, o filósofo austríaco apresenta, entre outras coisas, uma reflexão muito instigante sobre a linguagem. Entre tantas reflexões elaboradas nas Investigações, Wittgenstein fala sobre o uso das palavras. Para ele, há diferentes espécies de palavras. Por exemplo, “cadeira”; trata-se de uma palavra cujo uso, e não o suposto sentido intrínseco, determina a inteligibilidade do sentido. Quando digo: “estou diante do computador, em minha escrivaninha, sentado nesta cadeira, redigindo este texto”, uso a palavra “cadeira” neste contexto. Por outro lado, quando digo: “a cadeira de massagem foi colocada na sala principal”, uso a palavra “cadeira” de modo diferente. Ou, ainda, quando evoco uma cena do filme O Pianista: “o pianista sentou-se na cadeira, dirigiu-se ao teclado do piano, e interpretou um trecho da Balada n.º 1 em sol menor op. 23, de Frédéric Chopin”.

No primeiro contexto, o uso associa o objeto cadeira a um sentido relacionado a uma atividade laboral. Procurar as palavras, organizá-las harmonicamente em um texto e tornar a mensagem inteligível é uma das habilidades com as quais o profissional da palavra coloca em prática no dia a dia. Mas não é só isso. Estamos levando as palavras ao alcance do público leitor e, assim, praticamos também a sensibilidade linguística. Quem lê nunca está só. O texto pode ser extremamente agradável e a sua leitura também pode ser marcante. Aqui a cadeira, entre outras coisas, torna possível o trabalho do profissional da palavra. Nela, passamos muitas horas do dia tentando encontrar a solução mais adequada e ainda procuramos, com a ajuda de nossas habilidades, entregar o que há de melhor em termos linguísticos para os nossos clientes. O itinerário existencial do profissional da palavra possui as suas próprias idiossincrasias. Já no segundo contexto, o uso associa o objeto cadeira a um sentido ligado a um momento mediante o qual a pessoa que senta nela não trabalha. Passa-se horas nela, mas não há atividade laboral. As coisas acontecem no mundo e a pessoa fica nela fazendo absolutamente nada. A cadeira de massagem está na sala principal e, assim, na sala principal, ela fica, pois está voltada para quem está sentado nela. Aqui, a cadeira não foi feita para o trabalho. E no terceiro contexto (…)

O modo pelo qual Wittgenstein trata as palavras é extremamente fecundo. Há pouco identificamos uma espécie de palavra. “Cadeira”. Esta espécie de palavra evoca um objeto situado no mundo exterior. Entretanto, há outras espécies de palavras extremamente interessantes. Como disse anteriormente, tive a oportunidade de concluir alguns trabalhos para a área de videogame e transcriação recentemente. Para ambas as áreas, uma espécie de palavra muito interessante, e extremamente presente durante o processo de tratamento linguístico, seria “criatividade”. Tenho a impressão de que “criatividade”, diferentemente de “cadeira”, é de uma espécie diferente de palavra. Se, por um lado, “cadeira” evoca um objeto no mundo exterior, penso que “criatividade”, por outro lado, evoca algo mais ligado aos fenômenos mentais.

Os jogos de videogame fazem parte da vida cotidiana de muitos jogadores. Há muitos perfis diferentes. Desde aqueles que acompanharam todo o desenvolvimento tecnológico dos consoles nos últimos anos, passando por aqueles que jogam no computador, até jogadores que estão dando os primeiros passos. Os gêneros de jogos também são extremamente diversificados e, a cada dia, eles conquistam novos entusiastas. Se, por um lado, os desenvolvedores de jogos eletrônicos utilizam muita lógica de programação e cálculos matemáticos para viabilizar a existência de um jogo, por outro lado, ainda há toda uma parte criativa não menos importante. O enredo, a história e os personagens de um jogo são extremamente complexos e elaborados atualmente. Há todo um processo criativo envolvido – a imaginação e a fantasia são exploradas de tal maneira a produzir ludicidade. E pensar que há alguns anos o bom e velho Atari era a fonte de muitas diversões para jogadores de gerações passadas. De lá para cá muita coisa mudou, e o fato é que há muita tecnologia de ponta nessa indústria.

Além de toda a parte de desenvolvimento e criação, um jogo também possui palavras. Há diálogos entre personagens e há textos nos elementos gráficos dos jogos. E é aqui que o profissional da palavra entra em cena juntamente com as agências de tradução. Suponhamos que um jogo tenha sido desenvolvido em língua inglesa ou francesa. Digamos que o estúdio que desenvolveu o jogo pretende disponibilizá-lo para um determinado público. Por exemplo, o público brasileiro. Neste momento, é muito comum o desenvolvedor do jogo estabelecer contato com uma agência de tradução para solicitar o tratamento linguístico de todo o jogo, caso não tenha um departamento específico para cuidar disso. A agência de tradução, por sua vez, ao receber um projeto de tradução ou pós-edição de tradução automática nos pares de idioma inglês>português ou francês>português, entrará em contato com o linguista oferecendo serviços nesses pares de idiomas – aliás, o exemplo é muito ilustrativo, pois são os dois pares de idioma com os quais trabalho. O profissional da palavra, por sua vez, ao receber o projeto da agência de tradução, terá a oportunidade de lidar com desafios imprevisíveis, uma vez que um jogo pode envolver outras áreas de especialização. Pense, por exemplo, em um jogo de corrida. Há toda a terminologia automotiva envolvida. São as peças que deixam o carro envenenado, toda a parte visual e estética, o interior. Além disso, caso a corrida aconteça em um circuito de rua, há os nomes e os detalhes desses lugares. Há ainda o registro linguístico. Se a corrida for um racha entre os parças contra a polícia, pode haver histórias e diálogos entre os personagens com muitas gírias e coloquialismos. Na minha opinião, a impressão que tenho trabalhando nos primeiros projetos nessa área é que parece ser uma das áreas mais desafiadoras. Para se ter uma ideia, dependendo do projeto, pode até haver limitações em relação ao número de caracteres no texto traduzido, uma vez que certos elementos gráficos possuem limitações de espaço na tela. Tenho muito a aprender nessa área e muito o que explorar, certamente.

Outra área para a qual fiz trabalhos recentemente foi transcriação. Trata-se de um estilo de tradução que envolve a criatividade. Em linhas gerais, uma empresa pretende lançar um produto em um determinado mercado. Para isto, há toda uma estratégia de localização envolvida no processo, e como disse há pouco, a tradução é uma parte de todo o processo. Pois bem, todo o tratamento linguístico relativo ao produto será feito por um profissional da palavra juntamente com as agências de tradução. O processo de atribuição de trabalho é análogo ao que descrevi acima. Recebi esses trabalhos de um cliente para o qual já trabalho há algum tempo. Tenho uma ótima relação profissional com esse cliente e poderia dizer que o fluxo de trabalho tem uma certa constância. Costumo traduzir muitos trabalhos de tecnologia da informação para essa agência e faz pouco tempo que comecei a receber trabalhos de outras áreas – transcriação, comunicados de impressa da área médica e até um site de Internet. Muito bem, os trabalhos de transcriação foram para o mesmo cliente que contratou a agência de tradução. Todo o processo transcorreu muito bem e fiquei contente com o resultado final entregue. Foi um trabalho extremamente prazeroso e fiz com muito gosto.

Agora, se me permitem, vou partilhar algumas de minhas impressões sobre as experiências envolvendo transcriação. Primeiramente, recebi as ofertas de trabalho por e-mail em duas sextas-feiras consecutivas, bem no fim de tarde. Ambas as ofertas para o par linguístico inglês>português. Antes de atribuir o trabalho, a agência de tradução envia um e-mail com uma oferta para verificar a disponibilidade do profissional da palavra. Neste primeiro contato, o cliente, muito gentilmente, manda uma amostra para uma avaliação prévia do texto a receber o tratamento linguístico. Além disso, o cliente também indica a ferramenta de tradução a ser utilizada no projeto, neste caso o Wordfast Pro – já tive a oportunidade de trabalhar com algumas ferramentas de tradução e destaco as minhas experiências positivas com Trados StudiomemoQ (o recurso para criação de views é formidável), SmartcatWordbeeMemsource CloudPassoloXTMLingotek e próprio Wordfast (o recurso Transcheck Report chamou a minha atenção).

No primeiro projeto recebido na primeira sexta-feira, verifiquei o e-mail de oferta com o material e senti segurança para traduzir. Conduzi o projeto sem maiores problemas no primeiro final de semana e a entrega foi feita dias depois, dentro do prazo estipulado. Na sexta-feira seguinte, acabei recebendo a segunda oferta – a agência de tradução recebeu o material de seu mesmo cliente para ser traduzido igualmente no Wordfast Pro – e aceitei também. No entanto, encontrei uma certa dificuldade para traduzir a cor de um produto neste segundo projeto. Passei horas tentando encontrar uma solução linguística, mas estava descontente com todas as soluções que havia encontrado até então. Decido, por fim, pesquisar novamente todo o material de referência enviado pelo cliente para garantir que não tinha deixado alguma coisa de lado. E, de fato, havia deixado! Acabei encontrando um documento com as referências para o produto em questão e mais: uma imagem promocional que o ilustrava; havia um documento do Word com uma foto e outros detalhes; no primeiro plano, uma imagem do produto e, no plano de fundo, imaginem, um fenômeno da natureza com as cores exatas do produto. Então era isso! Uma cor inspirada em um fenômeno da natureza. A partir dessa experiência ficou muito mais fácil encontrar a solução e fiquei extremamente satisfeito com o resultado. Poderia dizer que há muito o que aprender na área de transcriação também, mas me sinto empolgado com as primeiras experiências vivenciadas ao longo dos dois projetos. Cada projeto oferece desafios distintos, e a coragem para percorrer as sinuosidades de cada um deles pode ser um elemento considerável para o repertório de habilidades do profissional da palavra. Conte comigo, caso necessite de meus serviços linguísticos.

Muito obrigado pela atenção e espero que você tenha apreciado a leitura. Até a próxima publicação!

 

Sobre a pintura:

Gustave Caillebotte  (1848-1894)

Jeune homme au piano

1876

Óleo sobre tela

Artizon Museum, Tóquio, Japão


Brazilian Portuguese Translations  Brazilian Portuguese Translator #brazilianportuguesetranslations #brazilianportuguesetranslator

Tuesday, June 8, 2021

Quelqu’un a dit que la traduction est …

 






Dans la publication inaugurale du blog Le rapport entre le traducteur et les confrères, j’ai évoqué certains aspects de ce que je considère comme une relation fructueuse entre le traducteur et ses confrères. J’ai mentionné, bien que brièvement, que nous sommes des travailleurs dont la matière première est le mot. Par ailleurs, j’ai également dit que j’allais me servir de cet espace afin de promouvoir mon travail. Mais ce n’est pas seulement cela. Je prétends aussi explorer cet espace en vue d’exercer une activité qui me fait vraiment plaisir : l’écriture. Et je pense que faire cela en public, entre autres choses, pourrait être particulièrement opportun : d’un côté, pour démontrer à mes clients, ou même à l’estimé lecteur intéressé par mon blog, qu’écrire un texte de ma propre production peut être une façon de présenter mes compétences dans le traitement des mots ; de l’autre côté, que le traducteur peut aussi promouvoir la pensée. L’écriture peut être non seulement un moyen d’exprimer des idées, mais aussi un moyen de rendre la pensée intelligible par les mots. Et quand cette capacité d’expression peut se faire dans la langue maternelle, cela devient encore plus gratifiant. Quand je pense que ce texte sera traduit par moi-même en anglais et en français, je suis touché par le fait que d’autres personnes puissent entrer en contact avec ce message. « Écrire » – un verbe séduisant. Aujourd’hui, je ferai quelques considérations sur la valeur de la traduction.

Contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, j’ai une tendance à penser qu’il n’y a pas une valeur a priori attribuée à la traduction. Toutefois, cela ne signifie pas que la traduction n’a aucune valeur, car la traduction est une activité… humaine, faite par des êtres humains ! Et, étant donné qu’il s’agit d’une activité humaine, telle serait son importance. Dans Parerga et paralipomena, Schopenhauer (1788 – 1860), fidèle à sa verve, élabore une critique sur la traduction, il nous dit :

 

Voilà pourquoi chaque traduction reste morte, et son style forcé, raide, dépourvu de naturel. Ou bien elle est trop libre, c’est-à-dire se contente d’un à peu près, et, par conséquent, est fausse. Une bibliothèque de traductions ressemble à une galerie de tableaux qui ne sont que des copies. Et les traductions des écrivains de l’antiquité, surtout, constituent pour ceux-ci un succédané tel que la chicorée par rapport au vrai café.[1]

 

D’ailleurs, une critique ou une provocation, alors que le philosophe de Dantzig était aussi un homme de lettres ? Contrairement à Schopenhauer, je ne pense pas que la traduction soit un travail « mort », bien au contraire ! Elle vit à partir du moment où au moins deux langues commencent à établir une riche relation de convivialité. Et cela se concrétise, dans une large mesure, parce que le traducteur, en vertu de ses compétences linguistiques – toujours en constant perfectionnement – est capable de traduire une œuvre de la langue source à la langue cible, ou un texte, ou un poème, si vous préférez. Autrement dit, au-delà de l’expérience considérable avec la langue maternelle, avec laquelle le traducteur a une relation existentielle profonde, à un certain moment de sa vie le professionnel des lettres a établi un contact intime avec une autre langue en apprenant une deuxième – troisième, quatrième, etc. –, donc, dans une certaine mesure, il a également établi un contact avec d’autres gens (leur mode de vie ou – pourquoi pas ? – leur façon de penser).

Quant au style de l’œuvre, je crois que cette évaluation est légèrement relative. Il y a des traducteur.trice.s dans le domaine littéraire qui font un très bon travail de traduction, et la lecture du texte traduit est vraiment agréable. Le style est fluide et élégant. Le travail de ces professionnels est très important, dans la mesure où certaines personnes ne parlent pas une deuxième langue. Quand une œuvre littéraire dont le texte original a été rédigé, par exemple, en anglais ou en français, est traduite, par exemple, en portugais – ou vice-versa –, le travail du traducteur joue un rôle remarquable : l’activité de traduction serait chargée de promouvoir la rencontre entre l’auteur et le lecteur. En d’autres termes, j’essaie de comprendre le métier de traduction comme une capacité à faciliter le contact entre, au moins, deux personnes, ou si vous préférez, une capacité à construire des ponts. D’autre côté, je pense que la critique de Schopenhauer peut avoir un sens quand un texte traduit n’a pas un résultat final satisfaisant, c’est-à-dire quand l’intelligibilité du texte traduit est compromise, et cela se passe pour diverses raisons. Néanmoins, je pense que le style d’un texte traduit peut être tout à fait élégant quand il est bien traduit.

En ce sens, quand le traducteur reçoit une demande pour traduire une œuvre, il est conscient que son travail doit être bien fait, et que le texte à traduire doit être bien traduit. Les mots évidents ont parfois besoin d’être rappelés. Bien sûr, il y a des difficultés en cours du chemin et il n’est pas toujours possible de trouver la solution adéquate pour la traduction d’un terme ou d’une expression, car, en fonction du texte, certaines choses sont pratiquement impossibles de traduire. Il y a certaines pertes pendant l’activité de traduction, et c’est inévitable, parce que le texte a été conçu dans une autre langue. Il y a des éléments linguistiques et la façon même de penser est mise en jeu. Cela est encore plus évident quand l’œuvre à traduire est un poème. Cependant, je pense que l’activité de traduction peut être particulièrement riche pour le traducteur, et si son travail est capable d’exprimer cette richesse, tant mieux pour le lecteur. Ainsi, je ne suis pas d’accord avec Schopenhauer quand il affirme que dans une bibliothèque d’œuvres traduites, il n’y aurait que des copies. Je pense que, d’un point de vue comparatif, il y a le texte original et le texte traduit. À partir de ce point de vue, les deux sont complètement différents – évidemment. Par contre, quand l’activité de traduction rend le texte intelligible à la langue cible, nous avons un texte traduit qui aurait, entre autres choses, l’idée d’exprimer l’intelligibilité du texte original.

Ainsi, surtout quand il s’agit du texte d’une œuvre littéraire, l’activité de traduction prend des contours créatifs. Comment évaluer un texte traduit ? Quelle est sa valeur pour un lecteur qui, pour une multitude de raisons, ne connaît pas ou ne parle pas la langue de l’auteur ? De nombreux textes classiques écrits en grec ou en latin ont été traduits dans des langues modernes et, grâce au travail de traduction, nous avons pu établir le contact avec l’univers de ces auteurs, même si de manière limitée. Pourtant, les œuvres originales sont uniques et cela constitue l’une de leurs valeurs. D’ailleurs, je pose une question : seriez-vous capable de découvrir les trésors qui nous ont légués les auteurs classiques si vous appreniez une langue ancienne, comme le latin ou le grec ?

Par conséquent, un texte traduit est le résultat final de tout un itinéraire existentiel vécu par le professionnel de la traduction. Et c’est là qui réside la valeur de cette activité. C’est-à-dire, je disais tout à l’heure que j’ai la tendance à considérer qu’il n’y a pas de valeur a priori attribuée à la traduction ; la valeur lui est attribuée par nous, des êtres humains, quand nous découvrons qu’elle est importante pour nous. Quand, d’une certaine manière, elle nous touche. Et cette valeur peut être attribuée de différentes manières. Un lecteur qui a lu un livre traduit peut vivre une expérience phénoménale en le lisant. Alors, il pourra créer des liens avec le texte au point de le considérer comme ayant une certaine importance pour sa vie. Soit parce que l’histoire était touchante, soit parce que les personnages ont des caractéristiques uniques, soit parce que le récit était conduit de manière dynamique. Les raisons sont pratiquement illimitées. En revanche, lire un texte dans sa langue d’origine est une expérience différente et le contact avec cet univers linguistique est hautement enrichissant dans les aspects les plus variés.

Mais Schopenhauer se référait-il uniquement aux livres ? La critique/provocation du philosophe a été faite au 19ème siècle et dès lors beaucoup de choses ont changé. Aujourd’hui, le segment de la traduction est établi et consolidé et, au-delà du domaine littéraire, il existe d’innombrables domaines spécifiques : informatique, technologie, jeux vidéo, affaires, marketing, gouvernement et administration publique, industrie touristique, logistique et transports, et sciences humaines – domaines avec lesquels j’ai des affinités et travaille –, entre autres. Avec l’expansion du capitalisme, l’économie est devenue de plus en plus diversifiée et de nouveaux marchés ont émergé. Et, plus récemment, avec la diffusion de l’ordinateur et de l’Internet, les frontières économiques sont devenues pratiquement inexistantes – ce qui ne signifie pas que tous nos problèmes ont été résolus, bien au contraire ! Nous continuons à être confrontés aux problèmes de la pauvreté, de la violence et de nombreux autres maux (mais ceci est une autre discussion).

L’ordinateur personnel n’existait pas encore au moment où Schopenhauer a écrit sa provocation. De nombreuses années ont passé, et dans mon itinéraire existentiel, j’ai eu l’occasion d’assister à la popularisation de l’utilisation de ces machines, ici au Brésil, alors que j’étais adolescent ; et puis, l’utilisation d’Internet serait également popularisée. En ce sens, depuis très tôt, j’ai adopté l’habitude d’utiliser la technologie. En fait, mon premier emploi était lié aux technologies de l’information, un marché auquel j’ai pu me consacrer pendant quelques années de ma vie, c’est-à-dire au moment où je quittais l’adolescence et entrais dans l’âge adulte. Cela a été un moment important pour mon mûrissement, car j’ai pu non seulement établir un contact riche avec cet univers technologique, mas aussi comprendre certains détails de ses subtilités.

Aujourd’hui, avec le scénario technologique consolidé et l’Internet en pleine activité, les traducteurs ont pu intégrer des outils diversifiés dans leurs activités quotidiennes. Avec la diversification de l’économie et l’émergence d’une grande variété de marchés, la demande de services de traduction augmente chaque année. Et l’un des domaines qui me sont familiers serait… la technologie de l’information : en particulier, matériel informatique, logiciels, ordinateurs, systèmes, réseaux, manuels d’utilisation informatique et traduction de site web. Être un expert dans le domaine de la technologie de l’information est une grande satisfaction et j’ai à chaque instant la possibilité de traduire de nouveaux projets dans ce domaine. Je suis vraiment reconnaissant à mes clients pour la confiance qu’ils accordent à mon travail. Je suis en train de suivre les dernières évolutions technologiques, car ce domaine est en constante transformation. L’utilisation de l’intelligence artificielle dans le secteur de la traduction est de plus en plus présente, et le débat sur le rôle de la traduction automatique par rapport à la traduction humaine se déroule dans la même mesure. Je prétends explorer le sujet de l’intelligence artificielle dans une autre publication. Soyez à l’affût !

Je me demande ce que Schopenhauer penserait aujourd’hui, non pas sur la traduction en tant que produit final, mais du métier du traducteur, c’est-à-dire de l’activité de traduction. Aujourd’hui, nous avons la possibilité d’utiliser les ressources technologiques les plus variées, des puissants ordinateurs portables, en passant par les logiciels les plus divers, jusqu’à une connexion Internet de haut débit capable d’ouvrir la communication avec des personnes du monde entier en un seul clic. Pour augmenter notre productivité, il est très commun d’utiliser un outil de traduction assistée par ordinateur (outil TAO). Il s’agit de logiciels dotés de ressources puissantes qui offrent au traducteur, entre autres choses, la capacité d’augmenter sa productivité et de garantir la cohérence terminologique d’un projet – une caractéristique de grande importance, surtout quand nous travaillons sur des projets complexes, avec de nombreux mots, parmi lesquels beaucoup sont répétés. Comme si cela ne suffisait pas, ces logiciels offrent également aux traducteurs la possibilité d’enregistrer une mémoire de traduction, c’est-à-dire un fichier alimenté par chaque projet, dans les paires de langues respectives, où sont enregistrées les correspondances de traduction pour des segments de phrase entiers. Sans oublier la possibilité de générer des bases terminologiques, c’est-à-dire des glossaires, qui rendent le résultat final précis et cohérent du point de vue de l’uniformité terminologique. Voici le scénario actuel de l’activité de traduction de manière générale. Et penser que dans un passé pas si lointain, les écrivains utilisaient une plume pour écrire …

De cette façon, au-delà de la valeur affective, nous pouvons attribuer une valeur commerciale à un texte traduit. L’industrie de la traduction génère des richesses et renforce les liens commerciaux entre les gens. Imaginez la situation suivante. Une certaine marque souhaite diffuser ses produits et consolider sa présence sur un nouveau marché. Pour réussir cela, cette même marque devra développer une stratégie qui passe, entre autres choses, par la communication. Dans ce cas, les services d’un traducteur est mis en jeu. En fonction de la manière par laquelle cette marque souhaite pénétrer ce marché, tout le matériel lié au produit, c’est-à-dire les documents, les contrats, les sites web, le matériel publicitaire, ou même les manuels techniques et informatifs, auront besoin d’un traitement linguistique. Par conséquent, le travail d’un traducteur qualifié devient essentiel pour le succès de cette entreprise, étant donné qu’il possède les qualifications et les compétences requises pour donner le traitement linguistique approprié au matériel à traduire – ou même à localiser. Et je conclus ce texte par la réflexion suivante : comment serait la vie sans le travail d’un traducteur ? Comment une entreprise pourrait-elle conquérir de nouveaux marchés si elle n’avait pas le travail d’un traducteur dans sa stratégie de communication ? Comptez sur moi, si vous avez besoin de mes services linguistiques.

Merci beaucoup de votre attention et j’espère que vous avez apprécié la lecture.

À la prochaine publication !

 

Références :

[1] Schopenhauer, A. Parerga et paralipomena. Traduction : Auguste Dietrich et Jean Bourdeau. Édition établie et présente par Didier Raymon. Paris : Éditions Robert Laffont, S.A.S, 2020.

 

Sur la peinture :

Paul Cézanne (1839-1906)

Pommes et oranges

Vers 1899

Huille sur toille

Musée d’Orsay, Paris, France


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